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Le journal d'un excessif
4 avril 2007

Viva Voce (+ The Shins) à l'Elysée Montmartre le 1er Avril 2007

Viva_Voce_6Bon, je l'avoue, j'étais surtout venu ce soir-là à l'Elysée Montmartre pour voir et écouter Viva Voce, l'un de mes coups de coeur de 2006, et j'ai eu, évidemment, le plus grand mal ensuite à accorder toute mon attention aux Shins, dont le bel album "Wincing the Night Away" ne me semblait guère nécessiter une prestation "live". Je me suis donc retrouvé tout naturellement en décalage total par rapport à une salle pleine de jeunettes en pâmoison devant les jeunes barbons de Portland - à moins qu'il ne s'agisse du Nouveau-Mexique ! Mais revenons un peu en arrière....

... Confortablement installés au premier rang, à droite, juste devant l'ampli de la belle Anita Robinson, étant donné notre manque de confiance en le niveau sonore de cette salle ultra-contrôlée qu'est l'Elysée Montmartre, nous étions une poignée à attendre Viva Voce comme le messie. Et, à notre grande joie, Anita et Kevin Robinson démarrent très fort, se jetant dans le cosmique et sidérant "So Many Miles" après un premier morceau d'introduction et d'ajustement. Le son est bien entendu notablement insuffisant pour qu'on atteigne l'orgasme aussiViva_Voce_8 rapidement, mais on le frôlera quand même en admirant Mme Robinson qui joue à être Jimmy Page - un peu comme chacun d'entre nous devant son miroir : sauf qu'elle, elle a une belle Rickenbaker, et que, croyez-moi, elle sait s'en servir. Le mari, Kevin donc, un grand sourire aux lèvres, bastonne ses futs en poussant des cris furieux, il nous fait donc rire et un peu peur aussi (pour lui, et pour sa sanité). On pense à une version ensoleillée de Sister Ray, et on se sent furieusement bien, mais quand même un peu seuls, parce qu'on voit bien que la jeunesse, autour de nous, s'en tamponne largement le coquillard. Viva Voce jouera près de 45 minutes, d'un concert impeccable (on chantera en choeur sur "Believer" ou sur "From the Devil Himself"), mais qui ne retrouvera plus par la suite la grandeur de "So Many Miles". On retournera les voir jouer, mais BEAUCOUP plus fort, SVP !

The Shins déboulent dans l'excitation générale (sauf moi), et me permettent de vérifier en deux chansons ce que je pouvais craindre : en gros, le manque de charisme redoutable des musiciens, et la difficulté fondamentale de jouer de manière un tant soit peu intéressante un bel album (que dis-je ? un très bel album) de "pop sensible et compliquée" sur scène. Bon, c'est mon avis, et, une fois encore, à peu près tout le monde The_Shins_4dans la salle a trouvé cela formidable, alors... !? Alors, les "Tibias" se remuent pour créer un peu d'énergie derrière des chansons dont la principale qualité reste la capacité d'évanescence, ou, plus exactement la part de rêve, et l'on se retrouve un peu écartelé entre la frustration que ce ne soit pas aussi beau que sur disque,et le regret que leur répertoire ne contienne pas plus de chansons à reprendre en choeur en se trémoussant - ce qui est quand même, reconnaissons-le, l'une des principales raisons pour laquelle on quitte le confort de son salon pour l'exténuante frénésie de la salle de concert. Je sombre peu à peu dans une vague indifférence pour ce groupeThe_Shins_10 tellement sympathique et doué, mais sans plus. Ce ne sera qu'à la fin, dans l'enchainement judicieux d'un vieux titre plus enlevé et d'une reprise des Modern Lovers que je me sentirai - beaucoup trop tard - à un concert de Rock. Cette citation d'une autre icône du "rock sensible", Jonathan Richman, éclaire d'ailleurs pour moi la principale faille des Shins, finalement plus près de l'orfèvrerie précieuse et un tantinet pompeuse de Supertramp que du délire enfantin d'un Jonathan Richman, justement. Mais là encore, tout cela n'engage que moi !

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