En écoutant la nouvelle version du "Songs from a Room" de Cohen, qui ressort ces jours-ci, je suis tombé sur "The Partisan", et je me suis souvenu que ce 45 tours, comme on disait à l'époque, avait été l'un de mes premiers disques, alors que je devais avoir 12 ans. Il avait alors tourné et tourné sur mon électrophone (cela s'appelait comme cela, si si !), ce qui fait que, trente-sept ans plus tard, je connais encore chaque mot, chaque arrangement de cette magnifique - et je pèse mes mots - version de la célèbre chanson de 1943. On appelle cela l'effet-madeleine, et on ne peut s'empêcher d'en avoir les larmes yeux. Mais ce que je n'avais pas compris alors, c'est l'écho que Cohen donnait aux mots de "Bernard" (de l'Armée des Ombres), en rappelant la nécessité de combattre pour ses idées, ce combat fut-il d'une issue douteuse (car Cohen est un pessimiste / cynique...) : en 1969, c'était le combat de la nouvelle contre-culture, qui s'opposait aux US à Nixon et à l'impérialisme américain qui sacrifiait ses enfants au Vietnam. En 2007, alors que le sinistre Sarko conspue ces mêmes idées, porteuses d'une grande partie des libertés sociales, humaines et intellectuelles de notre temps, il est temps de réécouter cette chanson bouleversante : "... ils me dirent : "résigne-toi" / mais je n'ai pas pu / j'ai repris mon arme"...