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Le journal d'un excessif
2 septembre 2007

4 mois 3 semaines 2 jours... 1 heure 0 !!!!!!

4_MoisLes frères Dardenne ont donc essaimé leur cinéma au delà des frontières de la Belgique, et leur rejeton le plus convaincant - pour l'instant - est apparu en Roumanie : car qui donc peut ignorer, en suivant la farouche et (re)belle Otilia au long de sa trajectoire météoritique de cette journée vraiment infernale, sa parenté avec une Rosetta, par exemple ? Ce sont les plus beaux moments du films, portés par une actrice en état de grâce (Anamaria Marinca dégage cette vérité cinématographique qui fut l'apanage d'une Sandrine Bonnaire chez Pialat), ces instants fulgurants ou faussement calmes (la scène dévastatrice du repas d'anniversaire en est un bel exemple) qui touchent au "grand" cinéma, mais aussi à l'essence même de l'humanité : cette capacité renversante à survivre au fond de l'horreur, qui apporte finalement au film sa lueur d'espoir, une indéniable énergie vitale rattrapant la noirceur de la description de la Roumanie de Caucescu. Car il n'est pas sûr que, hormis pour un travail de deuil qui ne nous regarde pas, nous Occidentaux, Mungiu ait eu raison de situer son film il y a 20 ans : cela lui confert un aspect "visite au zoo", et provoque chez nous une curiosité malsaine par rapport aux pratiques dégénérées de la société communiste, dont il n'a pas besoin... Car la lâcheté des hommes ne se limite certainement pas à la Roumanie des années 80.

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Commentaires
A
Je persiste à dire que c'est une belle histoire d'amitié et NOBLE !! Gabita est en train de vivre un événement des plus traumatisants pour une femme. A ce stade de la grossesse, avorter peut être assimilé à un meurtre et de plus l'action se passe sous le régime de Caucescu. On peut lui trouver des circonstances atténuantes.. Son amie ne la juge pas, elle l'aidera quoi qu'il arrive. C'est beau.
A
Super. C'est bien filmé, les acteurs jouent juste. L'actrice qui incarne le personnage d'Otilia est remarquable (et ressemble un peu physiquement à Sandrine Bonnaire que tu mentionnes). C'est lugubre à souhait, opprimant, oppressant. Mais cette histoire d'amitié féminine illumine littéralement le film et lui donne toute sa beauté et c'est ça que j'ai aimé. Elle va jusqu'au bout de la nuit pour aider son amie dans la détresse, quel que soit le danger. Cet accouchement clandestin m'a remis en mémoire celui décrit par S. de Beauvoir dans "le Sang des Autres" (elle-même avait vécu l'avortement de son amie sous Vichy dans des conditions très difficiles). Quel que soit le pays et l'époque, malheureusement les avortements clandestins sont légion (à voir aussi : "le dernier roi d'Ecosse").
Le journal d'un excessif
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