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Le journal d'un excessif
30 octobre 2007

Adèle Blanc-sec perdue dans le "Labyrinthe Infernal"

Le_Labyrinthe_Infernal10 ans entre deux tomes des aventures de la belle Adèle, c'est beaucoup trop, et sans doute significatif du peu de désir que le génial Tardi a désormais pour l'une de ses plus belles créations, merveilleux fantasme de femme libre dans la France du début du XXe siècle. C'est trop pour le lecteur, incapable de se souvenir des invraisemblables péripéties accumulées au cours des dernières décennies, que Tardi accumule et multiplie au détriment de toutes les règles les plus élémentaires de la narration. Les aventures d'Adèle Blanc-Sec n'ont plus ni queue ni tête depuis "Le secret de la salamandre", et sont devenues le cauchemar halluciné d'un alcoolique sombrant dans le delirium tremens. Suivant l'humeur du jour, on trouvera cela drôle (un peu, seulement) à force de quatrième degré ricanant, émouvant (qu'elle est sensuelle, la ronde Adèle, avec ses cheveux désormais à la garçonne, sa lippe boudeuse, son goût pour la picole dans les troquets les plus glauques !), revigorant à force de se contenter de crier sa haine, plus si courante en notre époque sarkoziste, pour toutes les institutions (mort aux flics ! mort aux curés ! Tardi vomit toujours une bile aussi amère !). On risque aussi de trouver cela affreusement gratuit et épuisant, comme le spectacle un peu déprimant des restes d'un grand amour. Une suggestion, M. Tardi, et si tous ces affreux méchants, défigurés par le feu, transformés en monstres gluants ou cannibales, finissaient par avoir sa peau, à la cruelle Adèle, si possible après lui avoir fait subir les derniers outrages bien sûr, je suis sûr que bien des lecteurs, et même des moins pervers que moi, vous applaudiraient à deux mains !

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