Hairspray_WatersRevoir le "classique" de John Waters après son piètre remake de l'année dernière est évidemment l'occasion de se livrer à un délicieux exercice de comparaison entre les deux films. Ce qui saute d'abord aux yeux, c'est comment Waters filme bien les (beaucoup plus rares) scènes de danse, avec suffisamment de recul pour que les mouvements soient beaux, loin de l'hystérie clippesque fatigante du remake. De ce fait, le film est beaucoup plus équilibré, nettement moins "comédie musicale", et la partie "sociale", bien que largement plus caricaturale en apparence (le goût hilarant de Waters pour l'humour tordu, voire malsain transparait encore...), est finalement plus rêche, plus vraie : il n'est pas difficile de voir que Waters parle de sa propre adolescence, passée à s'infiltrer dans les quartiers blacks de Baltimore, pour y... voir des films, lui ! Mais la cerise sur le gâteau, c'est évidemment Divine, totalement crédible en ménagère prolétarienne - à 1000 lieues des grimaces grotesques de Travolta - comme en ignoble producteur blanc raciste...