Il ne faut jamais oublier que Howlin' Pelle Almqvist et sa bande font le
meilleur garage punk de ce côté-ci de l'an 2000, et ont plus d'énergie après 15
ans d'activité (putain, 15 ans !) que la quasi totalité du mouvement punk des
années 76-77. Et, de ma part, ce n'est pas un mince compliment. Dès leur entrée
sur scène, c'est gagné : la fosse du Zénith prend littéralement feu, nous sommes
broyés par la pression des fans au premier rang, et l'heure et 10 minutes qui va
suivre va être un combat continuel pour survivre au milieu du déluge de décibels
de la sono et des hurlements des fans surexcitées (à côté de Gilles B, une
hurleuse brandit un panneau "Free Hugs", sans qu'on puisse savoir si c'est une
référence à la campagne publicitaire sur le SIDA ou si c'est une invitation
"groupiesque" à se faire lutiner par le beau Suédois). Les Hives enchaînent
leurs chants de furie avec leur habituelle bonne humeur, c'est le dernier show
de leur tournée et ils se donnent à 120% (mais n'est-ce pas toujours le cas ?).
Les Hives sont le seul groupe qui, après 4 chansons jouées à fond la caisse,
alors que, physiquement, la fosse a déjà crié grâce, peuvent dire : "maintenant,
nous allons jouer un morceau RAPIDE"... et le faire, prouvant ainsi qu'ils
peuvent toujours jouer plus fort et plus vite.
Pelle a bien progressé avec son
français, et nous fait bien rire avec ses habituelles harangues délirantes ("les
Hives sont les meilleurs", etc.), Nicholaus Arson est toujours l'un des
guitaristes les plus allumés qu'on puisse contempler sur une scène, ses yeux
bleux brillants régulièrement d'une folie littéralement furieuse, les riffs sont
sanglants, le son est colossal, le Garage Punk est LA musique de la joie et du
plaisir, on s'abandonne dans ces torrents brûlants d'énergie, on ne pense plus à
rien, juste à hurler à chaque nouveau riff d'intro, à chanter en choeur chaque
mini-classique du répertoire maintenant impressionnant des Hives. Pour moi, qui
suis un grand fan du dernier album, le plus pop à ma avis, mes plus grands
plaisirs seront mes favoris "Won't Be Long" (tout le monde hurle le refrain dans
des cris suraigus), l'explosif "Tick Tick Boom", et, inévitablement, cette
superbe machine rock qu'est "Bigger Hole to Fill", chewing gum mélodique
indépêtrable, justement promu en rappel (au Bataclan, ils avaient attaqué par
cette chanson...). Gilles B, lui, reste un convaincu de l'hyper classique "Hate
to Say I Told You So", il en faut pour tous les goûts !
Au final, je me rends compte que j'ai plus apprécié
encore ce concert que celui du Bataclan, malgré un son forcément moins clair au
niveau des guitares, sans doute parce que l'énergie apportée par une foule plus
grande, en parfaite osmose avec l'énergie des musiciens, était encore plus
sensible, plus terrassante.
Le reste est sur le blog des Rock'n'Roll Motherf***s !