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Le journal d'un excessif
15 juin 2008

Cocoon au Forum de Vauréal le Samedi 14 Juin

2008_06_Cocoon_056Il est déjà 23 h 00 quand Cocoon (Morgane et Mark, encore un couple qui joue avec le soutien d'une musique qu'ils ont pré-enregistrée, c'est quand même très tendance... et très sympathique) entrent sur scène. L'installation de leur matériel a été pourtant plus que rapide : ce n'est pas les 25 Euros (dixit Mark) d'équipement qu'ils ont qui prend du temps (mention spéciale au xylophone à trois touches trônant au milieu des peluches - cadeaux des spectateurs -, ex aequo avec le maracas de la forme, la couleur et de la taille d'un citron vert !), mais plus le projecteur de diapos ! La bonne nouvelle - pour moi qui les entendait pour la première fois -, c'est qu'Elliott Smith a un fils caché à Clermont Ferrand, d'ailleurs bien plus sexy que lui (et certainement moins dépressif...), et qu'il s'appelle Mark Daumail : j'ai passé une bonne vingtaine de minutes à chercher dans ma mémoire d'où venait cette voix féminine et ce phrasé précieux, ces chansons gonflées à l'hélium... Nick Drake ? Mark a vendu la mèche en citant ses références (... avec le film "SuperGrave", référence que je partage absolument) : Dylan, Neil Young, Elliott Smith... Bon dieu, mais2008_06_Cocoon_047 c'est bien sûr ! La "french touch" qui vient s'ajouter sur la terrible mélancolie douce amère de la musique, c'est une dose certaine d'humour et de second degré (Mark : "Nous sommes le seul groupe sur la planète qui joue devant la photo d'un bébé phoque consanguin ou d'un plat de sushis", et le pire, c'est que ça doit être vrai !). Je dirais même que ma principale réserve quant à l'heure quinze du set de Cocoon sera justement ça : une tendance de Mark (et Morgane) à trop parler entre ses chansons, à dédramatiser leur musique en jouant l'auto-dérision permanente. C'est sympa, ça fait "copains en train de jouer", mais la beauté fragile de leurs chansons, à force d'être trivialisée par des blagues à connotation sexuelle (on le saura que Morgane et lui ne sont pas ensemble, sont célibataires, et n'ont rien contre le fait de tirer un coup avec un(e) spectateur(trice) à la fin - pour Mark, il faut quand même qu'elle ressemble à Evangeline Lilly, bonjour le challenge pour les adolescentes de l'audience !), finit par se faner. C'est ainsi que, alors que l'émotion m'envahit au bout de trois ou quatre titres, je redescends trop vite à force d'attendre que Mark réaccorde sa guitare qui souffre de la chaleur, pendant que Morgane nous propose de nous montrer ses seins.

2008_06_Cocoon_044Bon, globalement, c'est quand même très beau, parfois saisissant (à noter l'audacieuse reprise très "straight" du "Rehab" d'Amie Maisonnoire, Mark nous expliquant que leur addiction à eux, c'est la verveine), et Mark est indéniablement un jeune homme au talent (quelle voix, mon dieu quelle voix !) et au charisme hors du commun. Je suis plus réservé quant à Morgane, blonde fade, timide et pas très intéressante (Morgane, arrête l'humour, STP !), mais au total, Cocoon est une proposition musicale d'une sensibilité exceptionnelle, planant à cent lieues au dessus du folk français - si une telle chose existe ! Magnifique conclusion avec un "Owls" repris par le public avec une dévotion et une délicatesse surprenantes, avant la traditionnelle séance d'autographes à la sortie, et, à près de minuit et demi, on se dit avec Gilles que les nuits peuvent être bien belles, ma foi, à Vauréal.

Retrouvez la version intégrale de ce compte-rendu sur le blog des Rock'n'Roll Motherf***s !

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Commentaires
L
Pour les avoir vue à la maroquinerie je suis assez d'accord sur l'ensemble. Je crois que l'humour c'est déjà plus difficile à gérer. Ils vont apprendre peut etre à etre moin réaliste.<br /> Pour morgane je l'ai vu au showcase avec julien doré. La mise en scene étant différente parcequ'elle était devant avec julien doré.<br /> Et ça m'a frappé leur équilibre scénique (tres beau d'ailleur entre l'energie d'un doré et la douceur de morgane).<br /> Mark est plus en avant finalement alors il y a un déséquilibre déjà sur scene et puis il n'y a pas de contraste non plus car mark est aussi tres doux sur scene(et puis il est grand elle est petite lol). Peut etre qu'avec d'autres musiciens en octobre elle sera finalement mise plus en avant. (sinon on va la perdre dans le décors ;-)).
A
Ton compte-rendu correspond tout à fait à ce que j'ai ressenti il y a plus d'un mois où je les avais vu au Tryptique : leur album est magnifique, la voix du chanteur est à tomber par terre, mais sur scène ce parti pris de plaisanter grassement de manière quasi systématique entre chaque morceau finit par affecter ces chansons fragiles et touchantes. OK, un bon artiste ne doit pas forcément sombrer dans la dépression comme Elliot Smith, mais là, ces blagues finissent par géner... Ceci dit, j'étais avec 2 amis qui eux ont bien aimé ce contact avec les spectateurs.
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