Bon, commençons tout de
suite par les choses qui fâchent, ce soir, Alex Kapranos et sa bande n'ont pas
donné un concert exceptionnel, comme celui de la Cigale. Quelque chose n'a pas
pris, l'alchimie entre groupe et public n'a pas fonctionné complètement, la
salle n'a jamais basculé dans l'hystérie. Dommage ! Car, honnêtement, le show a
été impeccable, terrassant même parfois, et nous avons chanté en chœur pendant
75 minutes d'un enchaînement de chansons parfaites, délivrées par un groupe
musicalement mature, à la fois festif et imparable. A la fin, des amis ont pu
déplorer l'aspect "mécanique" de Franz Ferdinand, ce que je
leur accorde : c'est même cet aspect "machine irrésistible" qui distingue à mon
avis FF de la grande majorité des groupes de rock indie, sans parler du fait
qu'ils aient eu l'idée de génie d'appliquer (et de mettre en danger aussi) leur
formule sur le "dance-floor", ce
qui leur permet de transcender désormais
l'aspect vaguement "pavlovien" de leur musique (je veux dire : ils jouent, on
bave, on crie... sans que cela passe le moins du monde par le cerveau !). Moi,
même si j'ai regretté de ne pas revivre la folie d'il y a quelques mois, j'ai
passé une soirée passionnante à "écouter Franz Ferdinand" jouer une musique plus
complexe, plus ambitieuse qu'auparavant. Et du coup, je dois dire que j'ai moins
apprécié les tubes monstrueux d'hier (Matinée, Take Me Out,
Do You Want To) que les expérimentations dance du dernier album (moment
de pur génie, l'enchaînement Outsiders avec percussions dechaînées, et
Lucid Dreams, titre immense qui voit Franz Ferdinand perdre de son
immediateté pour élever ses ambitions, avant de distendre littéralement le temps
et l'espace dans un moment de folie électro). Mais bon, je mentirais si je ne
parlais pas des moments forts de pur jouissance qu'on été What She Came
For et son hallucinant solo psychédélico-hystérique à la fin,
Michael et son riffs haché qui m'a paru plus tranchant encore ce soir,
This Fire en
conclusion impeccable (duel de guitares comme clou du
spectacle), et surtout Ulysses, le plus beau moment de la soirée pour
moi, une grande, grande et irrésistible chanson, qui semble nous redonner notre cœur et nos jambes de 20 ans.
A la sortie, même si on a
tous mis un bémol à notre enthousiasme par rapport à ce concert, on ne peut
guère s'empêcher de se demander si cela ne vaudrait pas le coup de revenir
demain... juste au cas où...
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