Ce n'est pas dans la lignée d'un "Cloverfield" ou d'un "REC" que Romero a conçu
son "Diary of the Dead", mais bien comme écho au travail du De Palma de
"Redacted" : ici, le traditionnel (chez Romero) retour à la vie des morts - qui
ne nous impressionne plus beaucoup, à force, avouons-le ! - passe au second
plan, derrière les questions très actuelles que pose la prolifération des vidéos
"individuelles" sur le Net : a-t-on le droit de tout filmer et de tout montrer ?
La multiplication des points de vue est-elle un gage de vérité ? Etc. Etc. Mais
Romero n'est pas un cinéaste théorique comme De Palma, sa pertinence politique a
toujours été plus viscérale que concertée, et son "Diary of the Dead" accumule
les poncifs récités laborieusement par des étudiants en cinéma entre deux
massacres, ce qui devient vite lourd et fastidieux. On peut aussi faire
remarquer à Romero qu'une telle réflexion à vif sur un véritable fait de société
(l'engagement US en Irak) a tout de même plus d'impact que lorsque l'on traite
d'un thème de fiction comme les morts vivants, non ?
18 avril 2009