2009_04_The_Ting_Tings_066La chaleur est déjà insoutenable dans le Bataclan complet, comme à l'habitude, et je me résous cette fois à enlever une de mes couches (rassurez-vous il me reste mon Damart sous ma chemise, qui ne me quitte jamais...!) alors que Gilles B et Julie transpirent déjà en débardeurs. On est un peu surpris de voir que les roadies installent beaucoup de matériel, les Ting Tings seraient-ils désormais plus qu'un duo ?

Non, rassurez-vous, l'estrade et les claviers supplémentaires ne sont là que pour permettre plus de combinaisons sur scène au couple Jules + Katie... Par contre, à l'arrière, quatre micros permettront d'accueillir des cuivres, tenus par quatre jeunes femmes au look synthétique savoureux, qui viendront faire quelques interventions bien senties, la meilleure s'avérant sur 2009_04_The_Ting_Tings_141We Started Nothing, dont la puissance en sortira encore renforcée... Bon, soyons honnête, ce concert de The Ting Tings n'atteindra pas le niveau d'hystérie et d'extase de celui de la Cigale, il y a quelques mois,... mais la faute en incombe plus au public, heureux et enthousiaste, mais curieusement sage et retenu ce soir (rien à voir avec la masse en furie qui explosait littéralement au Festival des Inrocks...) qu'à Katie et Jules, qui seront au moins aussi bons. Car dès l'intro, un très beau - et légèrement remanié - We Walk, et le second morceau, l'irrésistible Great DJ, il est clair que The Ting Tings confirment leur stature de groupe de scène, transcendant la joliesse pop et l'electro-funk énergique de l'album en une déferlante de percussions - Jules est un fauve derrière ses fûts - et de riffs de guitare ininterrompus : les chansons se transforment en monstres de rythme et d'intensité, s'accélérant et s'accentuant régulièrement en montées de plaisir. Petite pause avec une version détendue et spectaculaire de Traffic Light, qui permet de constater que Katie chante vraiment très bien, et c'est reparti 2009_04_The_Ting_Tings_128jusqu'au final, avec un Shut Up and let Me Go plus Talking Heads que jamais. Voilà, moins de 45 minutes et c'est déjà le rappel, avec une intro pendant laquelle Jules fait le DJ (Walk This Way / Good Times / Ghostbusters...) avant d'empoigner une basse Fender pour un bel Impacilla Carpisung. Vient la transe finale de That's Not My Name, et on essaye en vain d'accrocher l'extase qu'on sent pourtant à notre portée...

Bon, The Ting Tings ne nous ont pas déçus ce soir, même si 2009_04_The_Ting_Tings_112l'on remarquera que, cuivres mis à part, le set était sensiblement semblable à celui des Inrocks : non, ce sera bel et bien le public qui ne sera pas laissé entraîner dans la folie electro de la musique des Ting Tings, et qui n'aura donc pas permis à ce concert d'atteindre les sommets dont il était proche. Mais bon, c'est aussi ce genre d'aléas qui fait la beauté et la magie de la musique live, ces impondérables qui distinguent une simple bonne soirée d'un grand moment inoubliable.

Retrouvez l'intégralité de ce compte-rendu sur le blog des Rock'n'Roll Motherf***s.