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Le journal d'un excessif
30 juin 2009

The Pretenders à l'Elysée Montmartre le lundi 29 juin

2009_06_The_Pretenders_044La seule fois où j'ai vu The Pretenders, c'était en 1981 au Pavillon Baltard, il faisait froid, le concert avait été très moyen, mais Chrissie Hynde incarnait alors une certaine image de la femme rock'n'roll qui nous faisait tous fantasmer. Presque 30 ans plus tard, le rock est devenu largement féminin, et si elle a indiscutablement contribué à cette mutation, difficile de ne pas la juger dépassée par ses "filles"... Quand Chrissie monte sur scène, on se laisserait presque abuser par sa silhouette toujours sèche et juvénile : le rock'n'roll conserverait-il si bien qu'à 58 ans, elle en paraisse encore 40 ? Non, par delà le jean moulant sur des formes encore glorieuses, les bottes à talons aiguilles pour faire fantasmer les "Tatooed Love Boys", et les poses "rock'n'roll queen", une fois mes lunettes essuyées (figure de style), je vois bien que le visage de Chryssie trahit son âge, et qu'elle ressemble plus désormais à un Alice Cooper vieillissant qu'à une maîtresse exigeante de rituel sado-masochiste ! Too bad !

Je ne me souvenais plus de ça, mais le seul autre membre fondateur du groupe encore vivant, c'est Martin Chambers, le batteur cataclysmique : et lui, croyez moi, il est toujours aussi (qui a dit : "plus encore, même..." ?)2009_06_The_Pretenders_014 impressionnant. Phillipe D me confiera qu'il le classe aisément dans le Top 10 des plus grands batteurs de l'histoire du rock, et je dois dire que, après une heure vingt cinq minutes de rythmes titanesques, je serais assez d'accord avec lui. Comment avais-je donc pu oublier Martin Chambers ? Ce sera néanmoins la SEULE bonne surprise de ce soir, car, inutile de vous faire attendre plus longtemps, nous avons assisté plus ou moins à un NON-CONCERT (comme on dit un "non-événement") : rien à redire dans le détail, tous les morceaux étaient très rock, avec un son clair et tranchant, assez fort, interprétés de manière très "rentre dedans"... Et alors ? Alors, rien ! Pas une émotion, pas un instant de véritable excitation, il ne s'est RIEN passé sur la scène de l'Elysée Montmartre ce soir.

Je pense d'ailleurs que Chryssie et ses spadassins se sont rendus compte que quelque chose n'allait pas, car ils ont écourté leur set d'une bonne quinzaine de minutes, à vue de nez (plusieurs morceaux sur la set list ont été évincés, en particulier Brass in Pocket et Thumbelina...). Certains accuseront la chaleur, certes élevée. 2009_06_The_Pretenders_033D'autres, à la sortie, blamaient les appareils photos qui ont visiblement irrité Chryssie (la pôvre petite, elle n'aime pas être photographiée ! A son âge, et vu le métier qu'elle fait, sans doute est-il un peu tard pour s'en rendre compte !). Moi je pense tout simplement que, ce soir, les Pretenders étaient médiocres, et c'est tout... Je n'ai pas parlé des autres musiciens, et pourtant : un joueur de pedal steel envahissant, qui a coloré ce soir tous les morceaux des Pretenders aux teintes de l'Ouest américain (Philippe D m'a dit qu'il avait trouvé qu'ils sonnaient comme Lone Justice, et il n'était pas loin du compte)... Mais le pire est le jeune guitariste-"hero" qui a tendance à laisser dégueuler ses soli un peu partout, et à saloper les chansons pop de Chryssie de délires hard rock d'assez mauvais goût (je dois dire que nombre de quinquagénaires dans le public appréciaient...). Bref, la musique des Pretenders ressemble aujourd'hui à ce que nos amis américains appellent du "classic rock", bien loin des fanfreluches post-kinks et décadentes de Londres...

Le set était composé d'une sélection de titres du nouvel album, a priori les plus "américanisés", entrecoupée des chansons (qu'on aurait pu croire) éternelles des trois premiers (glorieux) albums... Mais j'aurais de la peine à citer les meilleurs moments, tant tout a nagé dans une banalité sans nom. Le plus intéressant, ça a été finalement de retrouver le mauvais caractère et la vulgarité de Chyssie inchangés, et je me suis dit à un moment que ce caractère de "bitch" était ce qui restait de plus sincère au sein de cette musique dépassée et morte. Chryssie disant "cunt" toutes les cinq minutes - quand même LE mot restant choquant dans la langue anglaise -, Chryssie se moquant de Ray Davies dont elle a fait prononcer le nom par la foule avant de conclure "Moi, je n'invoque jamais le nom du Diable" (ça, c'est envoyé !), puis de Dylan dont elle a interprété 2009_06_The_Pretenders_048- assez joliment - le Forever Young : "Je vais sûrement la massacrer, cette chanson, mais ça sera toujours mieux que quand il la chante, lui !". Notons aussi que la voix de Chryssie est toujours impeccable, même si elle s'est plantée à deux reprises dans les grandes largeurs en démarrant ujne chanson dans le mauvais ton : un tel amateursime surprend forcément, mais, là encore, ce genre de bourdes était plus intéressant que la majeur partie de ce que les Pretenders ont joué ce soir...

Pour mémoire, à la fin, nous avons eu droit à une version métalisée de Middle of the Road qui nous a enfin fait lever les sourcils et dodeliner de la tête, puis, pour conclure le second rappel, à une énergique interprétation de Precious, où il s'est quand même passé une sorte d'échange entre la foule et les musiciens.

Philippe D et moi sommes sortis de là assez dubitatifs, voire dépités, mais avec l'envie d'accorder à Chryssie le bénéfice du doute : ce soir, ça devait être une soirée "sans" pour les Pretenders..

N'oubliez pas d'aller visiter le blog des Rock'n'Roll Motherf***s pour le compte-rendu complet !

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Commentaires
O
Well comment dire… vu hier à Musilac ambiance beaucoup plus cooool et musicos aussi mais c'est sur, la fin de carrière aurais mérité plus de créativité que ce grateux plus que moyen pas concernés, trop country (surtout dans ses chorus ou… justement y'a que les anglais qui savent faire pour des morceaux pop rock purs) et la pedale steel la trop c'est trop pourquoi pas George bush sur un taureau mécanique en décor tant qu'on y est… et pourtant j'était à 1 mètre d'elle je suis monté exprès 3 jours à Paris je suis un fan absolu depuis 1980 et là je dois dire que les ayant vu au moins dix fois c'était une des plus moins heu… comment on dit quand on a réussi à se lever une bombasse à passer la nuit avec et le matin être triiiiiiiiiiiistre car en fait on a passer la nuit avec un sac de patate??? Chrissie forever j'te pardonne comme je pardonne à ce journaleux les mauvaise remarques sur ton âge et ton éternelle classe qui peux pas reconnaitre le pauvre vu qu'il habites à Paris au XXIe sièvle sous les règne de Sarkosi et de la lopetitude…
C
Je suis ébahie par ce résumé de concert! <br /> Tout premièrement, quelle remarque juvénile, que celle de parler de ces rides! Madame a 58 ans, elle est foutu comme une reine, elle a une classe rock'n'roll que peu ont, et vous trouvez à redire sur ses rides?! Ridicule! Surtout quand on parle d'une femme qui a quand même réussi à nous pondre une dizaine de merveilles intemporelles! Allez me composez My Baby ou Brass in a pocket, et ensuite on verra...<br /> Deuxièment, je comprends totalement sa hargne contre les appareils photos et autre caméras. Avec la montée de la technologie, les gens viennent voir les concerts pour les filmer. D'ailleurs, il suffit de se retourner vers la foule pendant un concert pour se rendre compte du nombre de gens qui assiste au concert... à travers l'écran de leur appareil photo! On ne va pas me faire croire que l'on est dans la musique lorsqu'on apprécie un concert à travers un écran de 5/7cm!<br /> Troisièment, le guitariste a eu des moments formidables, il a certes merdé à plusieurs reprises, mais rien que pour les merveilles qu'il nous a sorti dans plusieurs morceaux... Chapeau! Je suis guitariste, depuis 8 ans, et je commence à comprendre ce que c'est que la musique! Il n'avait peut-être pas une technique hors du commun, ce n'était pas un virtuose mais ce jeune homme a la chance d'avoir un feeling bien à lui et il a su métriser quelques larsens magiques qui ont, contrairement à ce que vous dites, apporté une certaine nouveauté aux morceaux de Chryssie! Nous ne devons pas du tout avoir la même notion du "hard rock de mauvais goût"...<br /> Quatrièment, j'ai cru rêvé quand j'ai lu "dépassée par ses filles"... Citez moi UNE seule, rien q'une seule musicienne (ou chanteuse) de nos jours qu'il lui arrive à la cheville! Allez-y je suis curieuse! J'ai 16 ans, la musique d'aujourd'hui me déplore; alors si vous me trouvez une musicienne contemporraine aussi talentueuse qu'elle, prévenez moi. Cela m'aiderait à ne plus passer pour qqun d''old scool'...<br /> Pour finir, je tiens à insister sur la voix de Madame, qui m'a plus que soufflée: encore plus incroyable en live! Un vibrato insolent et précis! Des moments de pure absolu...<br /> Alors ce n'était vraiment pas une concert où il ne s'est RIEN passé!
S
Last but not least : Chrissie, avec son égo surdimensionné qu'elle aime malmener au second degré, paraissait au contraire ravie de poser pour le seul des quatre ou cinq appareils discrètement sortis dans la salle, et qui se trouvait à 3 mètres face à elle.
S
Last but not least : Chrissie, avec son égo surdimensionné qu'elle aime malmener au second degré, paraissait au contraire ravie de poser pour le seul des quatre ou cinq appareils discrètement sortis dans la salle, et qui se trouvait à 3 mètres face à elle.
S
Intéressant, respects, mais je ne peux absolument pas te suivre. Concert au contraire mémorable hier soir. Chrissie Hynde a beau fêter ses 58 piges en septembre, cette grande papesse de l'histoire du rock rajeunit d'une année sur l'autre ! <br /> <br /> Malheureusement, aucune trace vidéo de ce concert sur Internet.<br /> <br /> Elysée-Montmartre comble, pour une moyenne d'âge du public de 45 ans. Martin Chambers, considéré comme l'un des papys de la batterie, a turbiné avec sa trogne de camionneur british démarrant son Leyland. Sa frappe précise et plombée, s'autorise des "flammes", des contretemps, des légèretés tel un rat de l'Opéra, et libère soudain de sidérantes rafales de toms comme un meuble se casserait métronomiquement la gueule dans l'escalier sans qu'on sache sur quel pallier il s'arrêtera. On a même eu droit aux fûts arrosés, libérant de monstrueuses gerbes sous les projecteurs à chaque coup de baguette. Virtuosité des autres musiciens : un guitar hero pas que bellâtre auquel elle laissait carte blanche avec un sourire de connivence, une pedal steel guitar bien plus rock que folk, et un bassiste explosant en gerbes de sueur sur sa Fender Jazzbass au plastron noir. <br /> <br /> Ferveur du public pour la voix de velours rocailleux d'une Chrissie inaltérable, séductrice, charismatique, enjouée, si naturelle après 30 ans de tournées mondiales. J'en étais resté au DVD de la tournée américaine de 2003, un peu pépère pour ne pas brusquer les quadras ventrus de Los Angelès. Mais non : quelle surprise, quelle énergie juvénile hier soir, avec même un retour à ses années de punk londonien sans le côté surfait et parcheminé des revivals : hier, on était carrément au "Marquee" de Londres ... <br /> <br /> C'est une certitude : le rock, le vrai, conserve. Et moi qui étais tombé dans la potion des Pretenders quand j'avais 15 ans, ce lundi 29 juin, j'étais aux anges !
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