"La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette" de Stieg Larsson
"Millenium" se poursuit avec ce deuxième tome dans un registre assez notablement différent du premier - et brillant - ouvrage, et, même si ce nouveau pavé se dévore aussi ardemment que son prédécesseur, qu'on me permette de le trouver quand même assez léger ! C'est que Larsson a visiblement réalisé qu'il avait inventé avec Lisbeth un personnage littéralement génial - dont il était visiblement lui-même aussi amoureux que tous les hommes - ou presque - de son roman (et que bientôt tous les lecteurs du monde entier, mais ça, il ne pouvait pas le savoir !). Pourquoi dans ce cas se fatiguer à raconter autre chose que la vie de Lisbeth ? Pourquoi se tuer (même si, visiblement, il est quand même mort de ces efforts, le pauvre...) à inventer une histoire aussi riche, complexe et politiquement pertinente que la première fois ? Nous avons donc droit ici à du 100% Lisbeth, jusqu'à l'invraisemblance la plus outrancière, quasi fantastique (Lisbeth résout le théorème de Fermat, Lisbeth se bat à mains nues contre Terminator, Lisbeth se bat avec une balle dans la tête, etc. N'en jetez plus !), au sein d'une intrigue "policière" branlante et pour le moins téléphonée. Alors, bien sûr, impossible de dire qu'on n'aime pas ça, mais si l'on prend un peu de recul - difficile, tant Lisbeth est magnétique et fascinante), force est bien de reconnaître que le niveau de "Millenium" a sacrément baissé. On craint pour la suite - et fin...