Séance de rattrapage : "Frangins Malgré Eux" de Adam McKay
Sujet "apatowien" par excellence, le refus de grandir est au centre de ce "Frangins Malgré Eux", écrit et interprété par un Will Ferrell dans son mode "overdrive". Peu de risques d'échec donc, et de fait, le spectateur non coincé - prêt à rire des blagues les plus obscènes - passera une heure et demi hilarantes. Mais le système Apatow, c'est aussi cette propension à la tristesse diffuse, voire à la dépression aigüe, qui finit par rattraper les personnages et le film. Faute de mise en scène digne de ce nom - c'est la faiblesse de toute cette école de comédie, de ne pas avoir engendré son Frank Tashlin, sans parler d'un Blake Edwards -, le film se met alors à patiner, et déstabilise gravement le "fan" : au delà de la maladresse évidente, il y a ici une étonnante façon de se désolidariser des principes de base de l'Amérique : oui, pour Apatow et Ferrell, il vaut mieux perdre sa vie à se masturber devant sa télé en portant un masque de Chewabacca que de devenir un chef d'entreprise riche et performant ! Cool !