Mais si, mais si, contrairement à ce que le personnage principal annonce dans les 5 premières minutes de "Whatever Works", le dernier Allen est un "feel good movie", dont on sort un grand sourire aux lèvres et le coeur en joie. Objectivement, "Whatever Works" - joli titre illustrant le pragmatisme un peu désabusé qui irrigue le scénario - est un tout petit Allen : mise en scène minimale, très "au théâtre ce soir" avec entrées et sorties des personnages et accumulation progressive du nombre de protagonistes ; scénario téléguidé qui ne sert guère qu'à régler les comptes que Allen a visiblement avec l'Amérique profonde et "bushiste" (forcément, vu de la France, on apprécie, même si on a droit aussi à nos petites vacheries...) ; et surtout, principal problème qui nuit au bon fonctionnement des ressorts comiques, l'incapacité flagrante de Larry David, qui n'est vraiment pas un comédien, de jouer la moindre émotion de manière crédible. Heureusement, les dialogues sont vraiment percutants, et, au fond, le côté conte de fées un peu moralisateur (mais la morale étant cette fois du côté de la gauche intellectuelle new yorkaise et athée...) est si réjouissant qu'on balaye facilement tous ces petits défauts et qu'on se laisse aller à aimer "Whatever Works" !
10 juillet 2009