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Le journal d'un excessif
22 juillet 2009

"Dans les Bois Eternels" de Fred Vargas : le meilleur pour l'instant ?

dans_les_bois_eternelsEh oui, surprise ! Moi qui n'aime guère Fred Vargas en général (trop maniérée, trop artificielle, trop "littéraire" au sens français / désuet du terme, trop outrageusement "poétique", elle me hérisse un peu, la mère Vargas...), mais qui continue par habitude à lire ses livres, en voici deux de suite que j'aime bien : car après le salutaire détour québecquois de "... Neptune", "Dans les Bois Eternels" me paraît ni plus ni moins comme ce qu'elle a fait de mieux à date. Pourquoi ? Eh bien sans doute parce qu'avec ce dernier "rompol" (elle a sans doute honte d'écrire des romans policiers comme tout le monde), elle franchit enfin toutes les barrières de la vraisemblance, voire même de l'intelligence, et qu'il devient du coup difficile de s'irriter encore devant l'accumulation de bizarreries sensées caractériser son "style" (car Vargas, c'est un "auteur", hein ?)... Rien dans ce livre ne tient debout, tout se passe dans une sorte de délire hébété où faits et intuitions se combinent pour raconter une histoire surréaliste, tellement ridicule qu'elle en devient sidérante, extraordinaire même par instants. L'accumulation de personnages saugrenus, qui est en général un pénible effet de signature chez Vargas, tend ici à la "divine comédie", et les fils tissés entre eux sont tellement invraisemblables qu'ils touchent au pur symbolisme : du traumatisme originel sur les terres béarnaises à la poursuite en hélicoptère d'un chat enamouré, on ne quitte jamais le domaine du délire ! Finalement, on a l'impression que Vargas a voulu faire de "Dans les Bois Eternels" une sorte de condensé de toute son "oeuvre" (guillemets nécessaires...), une sorte de super-rompol grotesque et épuisant. Au final, c'est ce "trop", cette absence de mesure et de décence qui réjouit, bien plus que dans tous les livres qui ont précédé. Mais le dernier mot est comme toujours de trop, car, en bonne "fabricante" de polars de gare, Vargas nous refait le coup de tous les fils qui se démêlent, de tous les faits qui s'expliquent, dans un rapport de causalité que l'on trouve, du coup, désuet, et passablement lâche. Comme si au dernier moment, Vargas avait redressé le volant avant que son bolide ne file à pleine allure vers l'abîme. Dommage !

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