"Là-haut" est un drôle de film, aussi passionnant de par ses choix finalement assez radicaux (la tristesse et l'amertume comme ambiance principale, un vieillard et un gosse obèse comme héros, un véritable "héros" comme vilain) qu'imparfait, du fait d'une sorte d'indécision qui flotte sur la majorité des scènes : gags jamais tout-à-fait drôles mais invariablement malins (l'improbable meute de chiens...), suspense et action jamais aussi frénétiques et emballants qu'ils ne devraient l'être... On est loin d'un effet de "machine", on est plutôt dans un film "entre deux", certainement un vrai film d'auteur (il faudra suivre Peter Docter, donc...). Même si l'on peut - comme certains critiques - considérer que "Là Haut" est la première preuve de l'influence du géant Miyazaki sur l'animation US (machines volantes et fiction ambigüe et éthérée), on préférera noter la très américaine volonté de faire du film une intelligente leçon de vie : les rêves ne sont pas forcément faits pour être réalisés ("Et maintenant ?" Se demande-t-on invariablement quand on a posé sa maison au sommet des chutes...), et il faut certainement se débarrasser de tout ce qui nous leste - choses, mais aussi souvenirs - pour être capable de vivre. Pas si bête et trivial que ça, mais pas non plus digne des sommets d'intelligence déployés par la maison Pixar dans ses précédents chefs d'oeuvre !
04 août 2009