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Le journal d'un excessif
28 novembre 2009

The Sounds à la Riviera (Madrid) le vendredi 27 novembre

2009_11_The_Sounds_088

Première impression déconcertante quand The Sounds entrent en scène, les garçons tous seuls d'abord : Jesper Anderberg joue du piano et chante, planqué derrière la scène, et les autres garçons s'instillent en prenant des poses de rock stars / gravures de mode,... on se croirait dans une pub pour un parfum américain pour les djeunss, ça craint un max ! Puis Maja entre en scène, bombe nucléaire blonde, moulée dans un short de cuir, bas mi-résilles, mi-cuir, perfecto noir, et tatouages envahissants sur les bras, visage émacié de poupée scandinave pour peep show... le moins qu'on puise dire, c'est que the Sounds ne font pas dans la dentelle. Le son bombarde un maximum, c'est à peine si on distingue quoi que ce soit tant le niveau sonore est dévastateur... mais ça va s'arranger : non, le niveau sonore ne baissera pas, mais les instruments et la voix deviendront plus audibles... Sur scène, c'est une débauche continuelle d'effets propres à exciter la foule : poses sexy de Maja, musiciens déchaînés qui parcourent la grande scène de long en large, il y a un moment où je me demande si je ne suis pas dans un show Disney 2009_11_The_Sounds_158pour pré-ados tant tout cela ressemble à de la caricature de rock'n'roll, du pur premier degré ou de la manipulation assez putassière... loin, loin de la munificence pop de l'album "Dying To say To You", que j'adore... Le premier titre, c'est le superbe Queen of Apology, sauf qu'il va falloir visiblement s'habituer à ce que cette musique soit jouée au lance-flammes, soit transformée en un spectacle sons et lumières destiné à plaire à tous les minets et toutes les minettes qui hurlent dans la salle bondée... Et ça continue de plus belle, Maja nous la joue femme sévèrement burnée, manipulant ses "toy boys" en dominatrice affirmée, se frottant contre l'un ou l'autre, excitant ensuite la foule comme une Joan Jett qui serait tombée dans le ruisseau et se serait relevée couverte de fange. Oui, The Sounds, contrairement à ce que j'attendais, c'est de la musique vulgaire : autant s'y faire, c'est plutôt Transvision Vamp que Blondie, en fait, si l'on y réfléchit bien... Après une bonne série de morceaux-baston, on a droit à la pause chansons douces, pafaite pour agiter les téléphones portables à bout de bras en rythme (comme pour un concert de U2, si si !) et chanter en choeur. Et ça culmine avec le poignant et irrésistible Night After Night, qui me 2009_11_The_Sounds_141rappelle vraiment les Bangles (vous voyez le registre...). Des milliers de personnes chantent, et à condition d'abandonner tout esprit critique et second degré, c'est diablement efficace. Maja nous avoue être émue par tant de ferveur, et ça me paraît assez sincère, comme réaction...

... Sauf que c'est là que le concert se met à décoller : l'excellent 4 Songs & A Fight, extrait du dernier (et moyen) album, "Crossing the Rubicon", met le feu aux poudres, et à partir de là, ça va cogner encore plus fort. Le formidable Painted By Numbers m'offre enfin la révélation : The Sounds est un extraordinaire groupe de scène, ce soir, porté qu'il est par l'enthousiasme des Madrilènes, qui ne sont pas loin de constituer un public idéal (l'excitation intense, sans la violence... un rêve !). Tout le monte chante en chœur les "Nana na", les filles puis les garçons, c'est tout simplement parfait... Oui, je suis frappé par la perfection du moment : une grande chanson pop jouée à fond la caisse, avec tous les potentiomètres sur 11, une blonde qui fait fantasmer les mecs comme les filles dans son cuir moulant (moi, je l'ai trouvée assez masculine, la Maja, genre transsexuel avec les hormones qui déconnent, avec ses pas de boxeur, et ses tatouages "butch")... J'ai jeté tous mes préjugés, et j'admets que le Rock'n'roll, c'est avant tout ça, cette sorte de bêtise géniale, qui d'un coup se met à tout transcender. Et le pire, c'est que ça devient encore meilleur : Living In America, petite merveille d'excitation primaire et bestiale. Le groupe a une dynamique redoutable, on ne sait plus où poser 2009_11_The_Sounds_188son regard, ça pète et ça gicle de tous les côtés, tout le monde s'amuse, sur la scène comme dans la salle.

Ouf, deux minutes de pause pour laisser refroidir les oreilles fumantes, mais on déchante vite... on nous balance dans la sono une nouvelle intro aux infra basses redoutables : ça y est, on est sourds ! Et c'est avec le superbe Tony the Beat que The Sounds nous montre ce que Ting Tings pourraient faire, s'ils étaient plus de deux et lâchaient toutes les amarres... De l'electro rock magistrale, ni plus ni moins, Le niveau sonore a encore monté, on est tous ivres sous les décharges électriques, on a presque hâte que ça s'arrête... Ils font monter sur scène une fille aux cheveux roses pour jouer avec eux... Song With A Mission, puis on finit avec Hope You're Happy Now, conclusion parfaite : tu parles qu'on est heureux... Il ne nous reste plus beaucoup de neurones en état de fonctionner, mais c'était une putain de soirée de putain de rock'n'roll...

Voilà, c'est fini, on a eu droit à pas mal de spectacle : Felix Rodriguez, le guitariste au look de minet, a joué grimpé sur les épaules de son copain, Maja est  venue éteindre les mecs et les filles du premier range (j'en suis sorti tout barbouillé de sa sueur), puis qui, remontée sur scène, s'est essuyé l'entrejambe avec une serviette éponge avant de la balancer aux admirateurs/trices. etc. etc. Je me rends compte qu'il y en aurait à dire encore et encore, mais je vais arrêter là. Vous avez compris que ce soir, c'était l'éternel retour du rock'n'roll qui défilait en ville, et qu'on a tous fini par avoir 15 ans à nouveau. Et ça, c'est le miracle de The Sounds. Play It Loud, baby !

PS : Le CR complet de la soirée est sur le blog des R'n'RMf***s !

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