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Le journal d'un excessif
10 décembre 2009

Editors au Palacio Vistalegre (Madrid) le mercredi 9 décembre

2009_12_Editors_065Une fois de plus, ce sera surprenant pour nous, Français, habitués au chaos parisien, de constater combien tout le set d'Editors se déroulera dans une ferveur calme, sans bousculade ni compression : décidément, il y a un sacré confort à assister à des concerts de rock à Madrid ! Conditions idéales pour nous donc, au premier rang, avec une belle vue sur la scène, du fait de la largeur de la fosse, avec un son impressionnant, fort et incroyablement clair - jamais nous n'aurons aussi bien entendu la voix de Tom Smith en live, et ce qu'il fait est constamment impressionnant. Par rapport à la tournée précédente, la disposition de la scène a changé, avec un bloc de claviers - nouveau style musical oblige - au milieu de la scène, séparant Chris Urbanovicz (qui alterne donc désormais entre sa guitare Rickenbaker et ses synthés vintage) et Tom Smith. Il faut donc plus que jamais se placer à gauche (c'est là que nous sommes...) dans la mesure où Tom Smith nous fait maintenant face lorsqu'il est au piano. Le groupe attaque avec l'impressionnante intro de son dernier album, In This Light And On This Evening, et c'est immédiatement MAGIQUE, avec ce démarrage dans le dernier quart du morceau, qui soulève littéralement la salle toute entière ! Un morceau, et c'est déjà gagné, j'ai l'impression que Editors n'a jamais encore été aussi bon... Et ce d'autant qu'ils enchaînent avec An End Has A Start - beau à pleurer - puis Blood, puissant ! Je me 2009_12_Editors_031retiens quand même de crier au miracle, car l'expérience a prouvé qu'Editors a du mal à maintenir ce genre de perfection tout au long de son set, et ce soir ne va pas faire exception... sauf que la redescente ne sera pas directement dûe à Tom Smith et à sa bande, mais à un problème inattendu de sono... une sono qui lâche en plein milieu du superbe The Boxer ! Le groupe quitte la scène, la frustration est insoutenable, d'autant que le break s'éternise : lumières rallumées, musique d'ambiance, tout y est pour que l'atmosphère soit gâchée... Et ce d'autant que, quand Editors remonte sur scène, nous constatons que la guitare de Chris Urbanowicz est maintenant complètement sous-mixée, quasiment inaudible derrière les assauts de la basse et de la telecaster de Tom Smith ! Ô rage, ô désespoir... les choses rentrerons peu à peu dans l'ordre, mais le concert va mettre du temps à redécoller - une belle version de Escape The Nest n'y suffira pas complètement... Jusqu'à un The Racing Rats prodigieux, le climax de la soirée, le moment où on aura senti qu'Editors est en passe de devenir un groupe immense : oui, ce soir, The Racing Rats aura fait hurler les milliers de personnes présentes, et dresser les cheveux sur la 2009_12_Editors_093tête à la grande majorité d'entre nous ! Et là, bizarre, bizarre, la set list prend la tangente : au milieu de toutes les merveilles figurant sur les 3 albums du groupe, le choix se porte alors sur des morceaux faibles du dernier album (Eat raw Meat = Blood Drool, sans aucun intérêt, comme sur le disque) ou des extraits peu connus du premier (comme ce Like Treasure, pas mal, mais bon...). Pour un Smokers... (pas gardé pour le rappel, désormais) consensuel, plusieurs morceaux tièdes !

Mais on attend le rappel, et on ne va pas être déçus, même s'il commence en mode bémol avec un Walk The Fleet Road "just so-so...", parce qu'ensuite, la poudre va parler : imaginez seulement... On commence avec Munich, qui fait rugir de plaisir tous les fans de la première heure, et il y en a beaucoup dans la salle, vu que, encore une fois, tout le monde chante les paroles par cœur. Puis, le titre que j'attends, mon coup de cœur perso de 2009, le magnifique Papillon, une sorte de consécration pop qui voit enfin Editors échapper à l'ombre envahissante de Joy Division pour nous livrer une chanson de pure jouissance. Et on termine avec Fingers in the Factory, comme à la grande époque de leurs débuts, histoire de bien marteler leur suprématie !

1 h 42 en tout, mais en incluant 10 minutes de break technique et deux minutes avant le rappel, Editors a 2009_12_Editors_081joué les 90 minutes réglementaires, ce qui frustre quand on pense aux merveilles qui n'ont pas eu leur place ce soir sur la set list... Une set list au final astucieuse, équilibrée entre "crowd pleasers" et morceaux peu connus, et avec ces chansons certes plus faibles de "In This Light and On This Evening" qui apportent une vraie respiration au concert, une variété d'ambiances qui corrige ce qui était le gros défaut du groupe en scène jusque là, l'uniformité. Bref, Editors a tout aujourd'hui pour passer au mega-stardom planétaire : un chanteur exceptionnel, qui est en outre un vrai showman passionnant à observer (ces mimiques, ces contorsions, cette passion de tous les instants dans son interprétation...), des chansons fédératrices, quelques hits, et une grande maîtrise de leur Art. Ceci dit, personnellement, je n'ai rien contre le fait qu'ils restent modérément connus aussi, car partager un groupe qu'on aime aussi intensément avec toute la planète, c'est forcément beaucoup de jalousie en perspective !

Comme toujours, l'intégralité de ce compte rendu figurera sur le blog des Rock'n'Roll Motherf***s !

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