Même avec toute la sympathie et l'admiration que l'on a pour Judd Apatow, qui se trouve depuis plusieurs années au centre de la renaissance de la comédie américaine, "Funny People" ne peut être que qualifié de "demi-réussite", ou pour ceux qui sont moins indulgents, de "demi-échec". On peut accepter sans trop de problème que le film ne fasse pas rire par son sujet (la méchanceté fondamentale de ceux qui nous font rire, l'angoisse qui saisit tout un chacun devant la mort au moment de faire le bilan, et surtout la question la plus noble : que peut-on transmettre de soi-même et à qui ?), mais moins que le film, beaucoup trop long et mal construit, mal "mis en scène", nous ennuie (légèrement) de manière systématique. Il nous reste alors, et heureusement, à savourer l'interprétation, géniale (comme d'ailleurs toujours chez Apatow) : il faut voir dans la première partie du film, de loin la meilleure, le désespoir et la hargne exprimés derrière l'humour par Adam Sandler, et y reconnaître qu'il y a là de vrais beaux moments de cinéma.