Quelle drôle d'idée d'aller percher un restaurant ultra-branché, sophistiqué au dernier étage d'un centre commercial sinistre et d'un hypermarché défraîchi ! Voici plus de 6 mois que j'habite à deux minutes du "Silk & Soya" d'Alcobendas, sans soupçonner un instant qu'il s'agit là d'une sorte d'enseigne haut de gamme de la gastronomie "fusion" espagnole ! Il a fallu que des collègues de boulot m'en parlent avec enthousiasme (ah, les "makis" où le jamón serrano a remplacé l'algue japonaise traditionnelle !) pour que nous nous y pointions en famille un samedi à déjeuner. Et là, c'est le choc : une décoration brillantissime (sponsorisée par Kenzo et... Biotherm !), depuis le hall d'entrée majestueux à la salle de restaurant (en fait il y en a deux, l'un thaï, l'autre de cuisine "fusion" - "Soya & Oliva", que nous choisirons donc) avec ses séparations en sarments de vigne, en passant par les toilettes, sublimes. Bon, la vue depuis les belles tables est évidemment discutable, car la zone industrielle d'Alcobendas n'a rien de ravissant, mais on se concentre vite sur ce qu'il y a dans nos assiettes, et le plaisir de la découverte de
plats souvent inventifs, mariant donc les saveurs thaï, les concepts japonais et les ingrédients locaux. Si l'on se laisse tenter par les menus (32 et 37 Euros par personne, donné vu la qualité... et la quantité !), on sera surpris en essayant de choisir parmi les 3 entrées et les 3 plats proposés : on vous expliquera que, non, on vous apportera les 3 ! A partager, à la manière asiatique et... espagnole... mais avec des portions des plus copieuses. Bref, on mêle le plaisir de la découverte - l'essence même du concept de cuisine-fusion - à la satisfaction indiscutable de l'appétit des plus gros mangeurs. Vin au verre excellent, service irréprochable, au bon rythme, addition au final raisonnable (110 Euros pour trois)... voici une adresse qu'on ne peut que recommander chaudement à tous les madrilènes qui oseront s'aventurer dans cette zone assez peu hospitalière. Profitons-en avant que ça ne ferme, car la salle, grande, était loin d'être pleine ce samedi midi !
25 février 2010