21 h 45 : après s'être fait bien attendre, Elly Jackson monte sur
scène, avec ses trois accompagnateurs, deux synthés donc et un percussionniste
(je me refuse à appeler ça un batteur, conservateur comme je suis...) qui joue
debout. Oui, La Roux sur scène, ce n'est que la moitié de La
Roux, puisque le co-compositeur et producteur, Ben Langmaid n'apparaît pas,
remplacé donc derrière les claviers par Mikey (petit jeunot mignon) et Mickey
(élément féminin un peu plus mûr). On attaque d'entrée par Tigerlily,
ce qui me permet d'appréhender tout de suite l'ampleur des dégâts : le son est
fort, comme toujours à la Riviera, ce qui est bien, mais peu clair, et cette
impression de saturation dans les aigus quand les deux synthés sont à fond et
mêlés à la voix assez (désagréablement) perçante d'Elly, n'est pas véritablement
plaisante... Ce qui ne gêne aucunement, je le précise quand même, les
adolescentes qui hurlent autour de nous sans discontinuer ! Curieusement, La
Roux enchaîne avec un titre calme, pas inintéressant, et que je ne connais pas
(je découvrirai par la suite qu'il s'agit de Saviour, une chanson
publiée seulement sur une édition japonaise de l'album) : l'ambiance retombe
immédiatement, et cela me permet de détailler un peu cette fameuse Elly...
Look
androgyne - comme prévu - avec super houppette style Tintin (mais plus rousse, la houppette...), vêtements assez "classe" (on sait qu'elle a une passion pour la
mode), bon jeu de scène élastique et incessant (bonjour les photos dans des
lumières pas faciles non plus !), plusieurs tentatives sympathiques d'aller vers
le public, malgré une certaine réserve (perceptible depuis notre position
rapprochée au premier rang...), oui, Elly ferait plutôt une "pré-star"
acceptable... si ce n'était cette foutue voix, que je ne supporte décidément
pas, qui m'horripile presque. Et plus les intros me rappellent Eurythmics ou
Yazoo, plus je ressens une violente nostalgie des voix sublimes d'Annie Lenox ou
d'Alison Moyet : car clairement, Elly ne joue pas dans la même cour que ses
inspiratrices, et ne pourra certainement jamais prétendre au titre de grande
chanteuse... Petite couineuse, sans doute... Les fans, joyeux, lancent sur la
scène tout un tas de pièces vestimentaires, ce qui ne manque pas d'originalité :
soutiens-gorge, lunettes en plastique, chemises, tabliers brodés (si, si ! Même
qu'Elly en essaiera un...). Arrive Quicksand, le premier tube et ma
chanson préférée de l'album, et je n'arrive toujours pas à rentrer dans le
concert, qui me casse littéralement les oreilles. Deux chansons plus tard, on
touche le fond, avec une version affreuse de l'éternel Under My Thumb
des Stones, dont il ne reste plus grand chose derrière les clapotis synthétiques
qui veulent en faire
une scie de dance-floor. Là, je suis carrément fâché, et,
même si le public, gentiment, chante de manière impromptue un "Happy Birthday"
(Elly est en effet née un 12 mars, et elle a 22 ans aujourd'hui !), il me faudra
attendre les deux derniers titres, In For The Kill (acclamé par la
foule) et Fascination, pour prendre un peu de plaisir à cette affaire.
Le groupe se retire déjà, après moins de 45 minutes, et revient très rapidement
pour une version entraînante de Bulletproof, certainement le meilleur
moment de la soirée, en tout cas le seul où il se soit passé un peu quelque
chose qui évoque une émotion "live".
Voilà, 50 minutes à peine et l'affaire est bouclée, La Roux n'a
même pas joué tous les titres de son album, et c'est quand même à la limite du
foutage de gueule. A côté de moi, un type vient se plaindre au videur : il est
arrivé en retard, n'a vu qu'une demi-heure de concert, et exige de se faire
rembourser ! On attend patiemment avec Juan Carlos que la salle se vide un peu,
et je récupère une set ist en la demandant poliment à un technicien..
L'intégralité de la soirée sera chroniquée sur le blod des RnRMf***s !