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Le journal d'un excessif
19 mars 2010

La vie n'est pas si formidable que ça : Mark Linkous s'est suicidé...

<p><p><p>ML</p></p></p>

Mark_LinkousQuand j'ai écouté pour la première fois "It's a Wonderful Life" (c'était en 2001), l'album incroyable de Sparklehorse, j'ai vécu l'une de ces épiphanies dont on se souvient pour le reste de sa vie. Je crois bien que si j'avais alors été plus jeune, ça aurait été le genre d'album qui aurait pu me la changer, ma vie : un peu comme quand, à 15 ans, on entend pour la première fois "Don't let it bring you down" chanté par Neil Young sur "After the Goldrush", et bien entendu, à cause de la voix de Mark Linkous et du tremblement effrayant que ce désespoir serein peut provoquer en vous, la comparaison n'est pas gratuite. A l'époque, tout le monde ignorait Sparklehorse, et, comme toujours, on parlait beaucoup de tout un tas de faiseurs à la mode qui n'arrivaient pas à la cheville de Mark. Bon, Sparklehorse a figuré à une bonne place sur ma top list de l'année 2001, et puis, j'ai honte de le dire aujourd'hui, je suis passé à autre chose.

L'autre soir (on était le 8 mars), juste avant que Shearwater n'attaquent leur set, il y a eu un petit morceau  impromptu, qui a paru à moitié improvisé par les musiciens sur la scène du Moby Dick Club de Madrid, et j'ai eu un flashback étrange : Sparklehorse...!!! Quelques jours plus tard, la presse faisait état du suicide de Mark Linkous (le 6 mars), et du coup, je me suis demandé si les musiciens de Shearwater avaient appris la nouvelle et improvisé un petit hommage - sans commentaires -, ou si, moins trivialement, une sorte de court circuit s'était produit, ce genre de hasard qui fait qu'on pense à quelqu'un pour la première fois depuis longtemps, juste pour apprendre quelque chose de nouveau - et de définitif - sur lui (ou elle). Je préfère bien sûr cette seconde hypothèse, dont la magie correspond mieux à la musique de Sparklehorse, même si, a posteriori, la version de l'hommage s'impose, si l'on considère la chronologie des faits.

Aujourd'hui, les journaux rock de la planète sont pleins de petites lettres d'amour envoyées par des gens dont Linkous a un jour soigné - ou brisé - le cœur, et je regrette de n'avoir jamais su convaincre mes amis d'écouter "It's a Wonderful Life", sans parler du fait d'avoir moi-même ignoré Linkous dans les années qui suivirent. Ne suis-je pas, à ma modeste mesure, partiellement responsable de son absence de succès commercial, et par là, de son suicide ?

Alors, pour payer cette dette, j'espère qu'il y aura au moins une personne qui lira cet article, achètera un album de Sparklehorse, et qui en verra sa vie changée. Merci, Mark.

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Commentaires
M
Merci pour cette découverte et ce bel hommage.<br /> peut être faut il autant à fleur de peau, aussi fragile pour composer et chanter de cette façon ?
Le journal d'un excessif
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