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Le journal d'un excessif
1 avril 2010

Kitty, Daisy & Lewis à la Joy Eslava (Madrid) le mardi 30 mars

2010_03_Kitty_Daisy___Lewis_02921 h 30 : une disposition particulière de la scène nous indique que l'on n'a pas ici affaire à un "groupe ordinaire" : alors que la scène que la Joy Eslava offre aux musiciens a une dimension non négligeable, on a préféré ce soir délimiter un petit espace sur le devant, avec des claviers à gauche, un gros ampli Fender à droite (je sais que ça va être un régal pour mes oreilles, à moi qui suis placé à quelques mètres, au premier rang plein centre), une drôle de mini batterie en kit derrière, et un micro au milieu. C'est l'espace confiné et « familial » qu'investiront nos trois héros de ce soir, les juvéniles Kitty (celle qui est la plus jeune, la moins jolie aussi, avec un look disons "hawaïen" prononcé, mais qui a la plus belle voix) et Daisy (celle qui est plus « femme », qui est mignonne à croquer, et officiera une grande partie du set derrière la caisse claire, la cinglant dans une position étrange, assise de profil), accompagnées de leur frère Lewis, au look le plus juvénile des trois, mais aussi le plus fascinant, on y reviendra… Les parents Durham, la mère à droite derrière la contrebasse, blonde un peu ronde aux pieds nus (elle aura droit à la fin à une pluie de pétales de fleurs que fera ruisseler sur sa tête un fan aventureux et amoureux…), le père à gauche, petit homme chauve au teint bistre, appliqué sur sa guitare acoustique, sont clairement en retrait, pour soutenir leur progéniture ! 2010_03_Kitty_Daisy___Lewis_041

On commence avec un duo un peu doo woop a capella de Kitty et Daisy à deux sur le même micro, avant que s'organise sous nos yeux le ballet incessant qui marquera la soirée : une rotation continuelle de nos trois jouvenceaux entre les instruments, et aux vocaux... car ils sont tous trois de redoutables multi-instrumentistes ! Le set proprement dit est attaqué par Mean Son Of A Gun, l'un de mes morceaux préférés de l'album, et il est déjà possible de constater combien tous ce petit monde a fait des progrès depuis l'enregistrement de ce dernier : voix plus assurées, technique instrumentale irréprochable, son beaucoup plus plein, moins "roots" certes, KD&L n'ont plus la « fraîcheur des débutants » qui illumine leur disque, mais on n'a rien perdu au change, car le groupe déménage désormais, et n'a aucun mal à mettre rapidement le feu à un public conquis à l'avance.

Autre constatation importante, KD&L ont élargi leur palette musicale, sortant du cadre étriqué du rock'n'roll primitif pour explorer la musique hawaïenne, mais aussi le reggae et le ska, avec le support non négligeable d'un superbe trompettiste jamaïcain qui apporte son sourire, son enthousiasme, et son souffle à plusieurs morceaux ce soir. Le son est bien 2010_03_Kitty_Daisy___Lewis_051compact, et, mis à part quelques problèmes au début avec un larsen persistant sur la contrebasse - que le papa ingé-son viendra régler -, parfait, respectant l'équilibre des voix même là où nous sommes placés, Alejandro et moi, en plein milieu.

Il est temps de parler d'un aspect non négligeable de KD&L : l'énergie sexuelle qui se dégage - logiquement - d'un tel trio dont l'âge oscille désormais entre 19 et 21 ans. Si Kitty, je l'ai dit, est relativement fade, et ne se départira que rarement de son air grognon ce soir, Daisy est un vrai bonbon sucré, avec ses formes généreuses, ses lèvres charnues et sa poitrine abondante qu'on se ravira forcément de voir régulièrement ballotter à quelques mètres de nous par la grâce d’un généreux décolleté, alors qu'elle martèle une caisse claire ou le clavier du piano, ou encore se concentre d'un air studieux sur son xylophone. Mais, même pour les garçons, la star du groupe, celui qui aimante tous les regards, c'est le jeune Lewis, impeccable dans son costume très 50's et avec sa volumineuse banane gominée : il évoque un mélange magique de James Stewart (la classe "prolétaire" vaguement distraite) et Gregory Peck (l'allure raide du jeune homme grandi trop vite et un peu maladroit), avec bien sûr la moue boudeuse et sensuelle 2010_03_Kitty_Daisy___Lewis_085Presleyienne... Et comme Lewis, non content d'être beau comme un jeune dieu, est aussi un musicien remarquable, ce que le disque ne peut pas laisser deviner, autant avouer qu'on est très vite là surtout pour lui ! Parties de guitare flamboyantes, véritable leçon de piano qu'il donnera à Kitty pendant le long rappel (les talents plus limités de Kitty à la guitare alors qu'elle tentera de le suivre dans ses improvisations charmantes n'en seront que plus flagrants), il n'y aura guère qu'à la pedal steel guitar qu'il nous laissera un peu plus dubitatifs...

Au final, pour ce dernier concert de leur tournée, la famille Durham nous offrira 1 h 20 d'un voyage musical vers les origines qui vaudra certes plus pour l'enthousiasme et la qualité de l'interprétation que pour l'originalité des morceaux, tous assez "standards", avec deux clairs sommets : le ravageur Going Up The Country, avec les deux sœurs se disputant le micro pour un chant agressif et enthousiasmant qui ravira tout le monde, et surtout le sublime duo harmonica (Kitty dans ce qui est son point fort !) - guitare électrique (Lewis au sommet) qui viendra conclure le set avant le rappel : décollage vertical du public, grand frisson et larmes aux yeux, un vrai "moment" où l'on a même touché la grandeur... Oui, ça aurait sans doute dû être la fin du set, car la jam session un peu longuette en rappel n'a rien rajouté à notre plaisir.

PS : l'intégralité de mon CR de la soirée sera publié sur le blog des RnRMf***s !

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