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Le journal d'un excessif
15 juillet 2010

Morcheeba à la Sala Heineken (Madrid) le mercredi 14 juillet

2010_07_Morcheeba_Sala_Heineken_006La Sala Heineken se remplit lentement, l'attente est longue, 1h30, sans première partie, mais Morcheeba entre en scène quelques minutes avant l'heure : c'est plutôt plaisant de découvrir un "vrai groupe", le duo Ross Godfrey (uniquement à la guitare ce soir) - Skye - au premier rang, avec quatre musiciens additionnels, un bassiste dragueur à gauche et les trois autre derrière, pour les appuyer (rappelons que le frangin Godfrey, n’est pas musicien au sens propre du terme et ne tourne donc pas…). C'est moins plaisant de se rendre compte que le son est complètement pourri (je me dis que c’est assez fréquent à la Sala Heineken), à la fois un peu trop fort - noyant la voix de Skye la plupart du temps - et creux, sans tessiture, réduisant les mélodies subtiles de Morcheeba à des parodies un peu grimaçantes. Je ne mentionnerai même pas la lumière, très basse et à contre-jour, empêchant systématiquement toute photo correcte. Et le concert commence, mal, très mal même : des versions bêtement "musclées", « boostées » pour la scène des classiques des premiers albums, une voix régulièrement inaudible, une absence totale d'âme : je suis parti pour m'ennuyer ferme ce soir. Paradoxalement, ce sont les morceaux du nouvel album qui passent le mieux, Even though nous fait enfin dresser l’oreille, bien, Blood Like lemonade en rajoute une couche. Malheureusement, Part of the Process puis Slow Down seront littéralement horribles, mal jouées, inaudibles, inécoutables.

2010_07_Morcheeba_Sala_Heineken_056J'en ai presque envie de quitter la salle, sans même mentionner les propos démagogues de Skye sur la marijuana et l'alcool, histoire de caresser la jeunesse "hippie" de Madrid dans le sens du poil : "allez les gars, on se défonce tous en chœur" ! Même si on sait que Morcheeba est un groupe construit à la gloire du cannabis (Skye se fera d’ailleurs allumer un gros pétard sur scène par Ross, un pétard envoyé par l’un des spectateurs), ça reste à mon avis parfaitement pitoyable... comme d’ailleurs la quasi-totalité de la bouteille de tequilla que s’enfilera Ross pendant le set… Alors, et Skye, me direz-vous ? En ce qui concerne sa voix, il est indiscutable que, lorsqu’on l’entend, elle est superbe. Pour le reste, la donzelle, mal habillée (elle nous dit s’être fait elle-même sa robe, et ça se voit..) souffre du syndrome irritant de l’Anglaise nunuche et timide, visiblement mal à l’aise sur scène, alignant rires nerveux et propos anodins, ce qui, à son âge, est un peu moins charmant que chez… disons, Lily Allen. Du coup, sa beauté et sa classe interpellent moins qu’elles ne le devraient…

Et puis, et puis, quand on a touché le fond, quelque chose se passe : une superbe version de Crimson, avec une intervention éblouissante de Ross à la guitare, va remettre le concert sur les rails. Morcheeba semble 2010_07_Morcheeba_Sala_Heineken_051s'être enfin trouvé, et nous avoir trouvés en même temps, du coup... Car à partir de là, tout le reste de la soirée va être quasiment impeccable : le très beau Beat of the Drum, la seule vraie perle du nouvel album, permet un singalong sympa (les mecs d'abord, les filles ensuite), et puis le rappel étincelle, avec un I Am The Spring parfait en simple duo (pas sur la set list, a priori rarement joué), suivi par Be Yourself, et Rome enfin, en crowd pleasers funky et joueurs. A la fin Ross se lâche dans le « noise » avec sa guitare, et c'est très bien comme ça, il a fini par se passer quelque chose dans ce concert.

1 h 40, dont 1 h loupée et 40 minutes plaisantes, c'est moins que j'espérais mais c'est mieux que rien (mieux que le papier peint !). Skye m'a finalement assez énervé ce soir, avec sa timidité et son manque de charisme, et ses essais de flamenco ne m'ont pas particulièrement impressionné. Ross a sauvé la soirée avec son numéro hendrixien (avec les dents, si, si), et a (enfin) élevé la musique éthérée de Morcheeba vers quelque chose de physique, de tangible, de... presque charnel.

PS : Retrouvez ce CR dans son intégralité chez les RnRMf !

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