Il faut attendre jusqu'à 21 h 30 pour qu'Amy Macdonald fasse son entrée - une
attente pour le moins injustifiée, tout étant clairement prêt depuis les 21 h
00 ! Mais bon, je suppose que "l'heure, c'est l'heure". Amy Macdonald
sur scène, c'est aujourd'hui - bonne nouvelle a priori - un vrai groupe de
rock, la belle étant supportée par un quatuor (basse-claviers-batterie-guitare
électrique) jeune et énergique, et échappant de ce fait au syndrome
"requins de studio" qui vide de son sens la musique de pas mal
d'artistes solo quand ils sont accompagnés. Reste que seule Amy sera éclairée
ce soir, histoire de bien confirmer que les gugusses, qui se démènent pourtant
comme de beaux diables dans l'obscurité - en particulier le guitariste qui aime
visiblement faire le show... -, n'ont pas droit pour autant à leur quart
d'heure de gloire (pas très élégant, quand même, ça, Amy !!). Amy, elle, est au
centre, guitare acoustique en bandoulière (elle en change à chaque morceau, ce
qui paraît quand même excessif…), tout à fait charmante en robe grise et
bottines à talons hauts, son joli visage littéralement radieux face à
l'adulation de son public (masculin en grande partie) fervent... Oui, Amy sera
très décontractée et volubile ce soir, et son joli accent écossais lorsqu'elle
remercie Madrid de l'aimer autant, lui gagnera clairement de nouveaux
amoureux...! Au niveau vocal, on remarque tout de suite qu'Amy a "une
voix", claire et forte, à défaut d'une "grande" voix, et
d'ailleurs cela va constituer la (claire) limite de l'exercice : boostées par
une interprétation très rock (tranchante certes, mais au final assez anodine),
les chansons d'Amy laissent en live peu de place pour que la chanteuse puisse
vraiment s'exprimer, exister même... Quelques passages plus nus avant que la
cavalcade épique ne reprennent, et surtout une intéressante version solo du
génialissime Born To Run de
Springsteen (putain, plus de 35 ans déjà, d'ailleurs dans la salle, on n'est
pas beaucoup à connaître les paroles...), ce sera en 1 h 15 nos trop rares
occasions d'entendre vraiment Amy chanter. Et ça, c'est quand même dommage, non
?
Alors, du coup, ce set largement consacré au dernier
album d'Amy (que je ne connais pas, je l'avoue...) va se mettre à sonner
rapidement très creux, avec une succession de morceaux au tempo similaire (la
charge héroïque, comme chez les groupes écossais des années 80, entre Big
Country et Simple Minds) et aux mélodies faciles à reprendre en chœur mais pour
le moins factices. Si ce n'était un ou deux moments plus intéressants - je
noterai surtout l'enthousiasme général sur Mr.
Rock'n'Roll, premier titre increvable -, je me laisserais presque aller à
m'ennuyer malgré l'énergie et l'enthousiasme déployés ! Et ce n'est pas la
version mécanique de This Is the Life
qui va me réconcilier avec cette vision simpliste qu'Amy Macdonald semble avoir
d'un concert de rock (de la musique simple et entraînante pour ados, tout
simplement, et d'ailleurs elle clame son admiration pour The Killers, c'est un
signe, non ?)... Non, il faudra attendre le rappel pour qu'il se passe vraiment
quelque chose, entre cette reprise de Born
To Run, et surtout un superbe finale avec Let's Start A Band, de loin la meilleure chanson écrite par Amy,
qui va enfin décoller avec son magnifique crescendo émotionnel et son final
déchaîné : tout le monde se lâche, ça saute et trépigne de partout, les bras
sont levés, les visages extatiques : "let's start a band, let's start a band...".
Le premier, le seul moment de "vraie musique" de cette soirée,
l'esprit du rock conjuré tout au long du concert qui se matérialise, in
extremis. Du coup, je me sens presque frustré que ça s'arrête, quand il se
passait enfin quelque chose de vibrant, de profond...
Comme ça a déjà été le cas
pour eels il y a une semaine, les roadies détachent les setlists et les...
emportent avec eux : stupéfaction au premier rang ! Une nouvelle mode ?
Heureusement, il en reste une, que je loupe de peu, mais que j'arriverai à
photographier... En sortant, je me rends compte que la salle n'était pas
complètement remplie, et surtout qu'il fait à nouveau froid dehors : 15 degrés,
l'été est bien fini... Prochain concert, encore de la musique un peu simpliste
pour ado avec Placebo... Dans une semaine !
PS : L'intégralité de ce CR figurer sur le blog des RmR Mf !