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Le journal d'un excessif
21 novembre 2010

Arcade Fire au Palacio de Deportes (Madrid) le samedi 20 novembre

2010_11_Arcade_Fire_Palacio_de_Deportes_05521 h 45 : quinze minutes de retard pour Arcade Fire, et le public madrilène, nous y compris, est relativement de mauvaise humeur dans ce Palacio de Deportes plein comme un œuf. Une mauvaise humeur qui ne peut que disparaître instantanément quand le groupe attaque Ready To Start : si le son est presque aussi mauvais qu’on le craignait – les voix sont audibles, mais l’ensemble des instruments est noyé dans un brouhaha distordu, avec de plus, là où nous sommes placés, une basse qui couvre exagérément tout le reste -, toute la beauté et la force d’Arcade Fire explose dès les premières minutes, et tous les doutes s‘envolent. Brillance des chansons, toutes mélodiquement impeccables, énergie exaltée portant presque chaque titre à l’extase, générosité intacte d’un groupe de musiciens qui donnent depuis six ans le meilleur d’eux-mêmes, et semblent avoir gardé la fougue et la foi de leurs débuts, Arcade Fire, contre toute attente, reste le groupe exceptionnel qu’il a été depuis le début. Pas d’usure, pas de redite, pas de faux semblants, un groupe véritablement hors du commun. Et le public madrilène ne s’y trompe pas, qui entre en transe depuis les premiers accords, et y restera durant les 93 minutes qui vont suivre...

2010_11_Arcade_Fire_Palacio_de_Deportes_070La première demi-heure sera un véritable rouleau compresseur d’émotions fortes : Month Of May tellurique, Laika qui nous rappelle que « Funeral » est une mine inépuisable de sensations fortes, No Cars Go en premier « crowd pleaser » qui permet à tout le monde de chanter en chœur et en levant les bras au ciel (un exercice très bon pour la santé et le moral, que nous répéterons à satiété ce soir),  puis Haiti – pour finir le sprint d’ouverture – avec la belle Régine en transe pour son pays (un euro de chaque entrée est donnée à un fond d’aide à l’ile martyre). J’oserais dire qu’on est déjà tous comblés, alors qu’il reste une heure de set, mais c’est le moindre qu’on puisse attendre d’Arcade Fire, non ?

On entre alors dans la partie plus « mesurée » du concert, que chacun apprécie plus ou moins en fonction de ses goûts : pour Juan Carlos, le Sprawl II très eighties de Régine l’a ravi, alors que pour moi, j’attendais plus le menaçant et pixiesien Rococo. C’est en tout cas la partie du concert où la médiocrité du son fait le plus souffrir, car la beauté des chansons ou de la voix de Win sont constamment mises en danger par le manque de confort acoustique et les basses démesurées. Dommage... mais ce ne sera pas suffisant toutefois pour nous priver de notre plaisir. Le plus beau moment de cette partie du set restera indubitablement une version bouleversante de Crown of Love, que je ne souviens pas avoir jamais entendu joué de manière aussi sublime.

2010_11_Arcade_Fire_Palacio_de_Deportes_139Tunnels nous fait pénétrer alors dans la dernière partie du set, celle où l’on attend le « miracle Arcade Fire », la grande communion barbare et primitive. Pour moi, ce soir, ce sera Keep The Car Running qui me fera le plus d’effet, un morceau imparable, mois évident peut-être que d’autres, mais absolument parfait ce soir. Juan Carlos et moi tombons dans les bras l’un de l’autre : c’est le bonheur ! La suite, la fin plutôt, sera conforme aux attentes : le public est à fond, le groupe aussi, dans un tourbillon incessant d’échanges d’instruments, de danses endiablées, d’avancées vers le public qui hurle de plus belle... L’enchaînement Power OutRebellion (Lies) fait encore monter la pression, et malgré que le son pourri ait transformé le grand happening de Rebellion en cacophonie générale, impossible de nier que le plaisir a été, une fois encore, total... Le rappel me paraît presque superflu après ça, avec une version une fois de plus décevante de Intervention, (seul moment un peu plus faible de la soirée avec Modern Man, lui aussi, trahi par l’acoustique), et l’évidence Wake Up, certes le symbole du triomphe Arcade Fire, mais une chanson qui me passionne moins que bien d’autres.

23 h 10 : les set lists nous échappent, mais nous arrivons à les photographier. C’est le moment des photos souvenirs, des embrassades, des grands sourires de satisfaction. Arcade Fire n’a a pas déçu ce soir, ni ceux qui les voyaient pour la première fois (Juan Carlos, Luis, Inés), ni tous les autres d’entre nous qui les portons dans notre cœur depuis tant d’années...

Demain : Barcelone ! 

PS: l'intégrale du CR sera sur le blog des RnRMf***s...

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