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Le journal d'un excessif
23 février 2011

The Joy Formidable au Moby Dick Club (Madrid) le mardi 22 février

2011_02_The_Joy_Formidable_Moby_Dick_Club_041Quand le rideau se lève sur la petite scène du Moby Dick Club, ma bonne humeur se dissipe : JC et moi sommes au ras de la batterie, placée juste devant nous, sur la droite et au ras de la scène. Et en plus, un membre de l’équipe technique du groupe vient d’emblée s’installer devant Juan Carlos, pour « protéger » le batteur d’assauts intempestifs du public sans doute... J’avais dû mal comprendre les instructions de Gilles, ou alors la scène est tellement petite que la batterie est forcément ainsi disposée, je ne sais pas… Mais bon, la joie - formidable - revient vite quand on se rend compte combien The Joy Formidable, c’est du brut et du sans concession ! Le niveau sonore est tétanisant, et me rappelle les heures épiques de My Bloody Valentine à Londres dans les années 90 (le genre de « plaisir » - si, si, pour moi, c’en est un ! – dont les Français sont désormais privés, du fait de la réglementation absurde de ce maudit pays…), et ce malgré la taille apparemment modeste des amplis de Ritzy, la blonde guitariste qui a conquis le cœur de Gilles B., et de son compagnon, le bassiste Rhydian. Il faut dire aussi que, à moins d’un mètre des fûts de Matt, le batteur qui cogne comme un sourd, l’impact sur nos tympans est redoutable, et le seuil de la douleur physique sera même atteint avant la fin du set de 55 minutes. Deux choses frappent 2011_02_The_Joy_Formidable_Moby_Dick_Club_056d’emblée sur scène : d’abord les deux impressionnantes platines de boîtes d’effet devant Ritzy et Rhydian, qui annoncent qu’on n’est pas là pour rigoler, mais pour une bonne vieille overdose de bruit ; ensuite, bien entendu, Ritzy elle-même, minuscule bout de blonde platine, vêtue de manière très sexy ce soir, mais dont l’attitude des plus déterminée, voire virile, à la guitare, contraste furieusement avec son apparence. Je ne dirais pas que Ritzy est réellement mignonne, elle peut même par instants être un peu effrayante avec ses rictus « possédés », mais elle incarne clairement une sorte d’idéal féminin pour tous les fans de rock bruitiste. En plus, elle a l’air de constamment s’amuser, qu’elle vienne au contact de Rhydian avec lequel elle a de courts échanges très physiques, ou qu’elle s’avance au contraire vers la batterie pour prendre des poses de « guitar hero(ïne) », renversée en arrière de manière spectaculaire. Le seul aspect négatif ce soir, c’est que les voix sont constamment noyées dans le maelström sonore – mis à part lors d’un morceau plus calme, 9669 – et qu’il est de ce fait plutôt difficile, quand on ne connaît pas les morceaux, de se faire une idée claire de leurs qualités. Comme ça, je dirais que mon impression est que la musique de The Joy Formidable est assez… euh… standard, entre noisy pop un peu planante par instants et fureur « grunge », avec quelques « hooks » comme sur Austere, le morceau qui a apparemment la faveur du public avec ses « Ah Ah Ah ». Non, ce qui transcende le tout, c’est vraiment 2011_02_The_Joy_Formidable_Moby_Dick_Club_052l’énergie incroyable que le trio dégage, le côté « jusqu’au-boutiste » de la prestation scénique qui est assez enchanteur, il faut bien le dire. Pour moi, qu’importe si les compositions ne me touchent pas particulièrement, j’ai tout simplement l’impression d’assister à un « vrai » concert de rock, pas à un spectacle convenu comme tant de groupes qui se prétendent « sauvages » en donnent de nos jours : The Joy Formidable, c’est pour de vrai, et quand la musique s’élève par instants pour atteindre des sommets de brutalité, on frôle le grand concert. Dommage qu’il y ait dans la set list un petit passage à vide au milieu, avec quelques flottements dans l’ambiance, qui empêchent le sentiment d’excellence absolue. Le dernier morceau, Whirring, se termine dans une véritable apocalypse sonore, Ritzy et Rhydian bidouillant leurs pédales d’effets pendant que leurs instruments deviennent fous appuyés contre les amplis : c’est un GRAND moment… même si physiquement, on arrive à la limite de ce qu’on peut supporter soniquement parlant. The Joy Formidable reviendra pour un bref rappel, avec A heavy Abacus, une conclusion sans doute trop « traditionnelle » par rapport à ce qu’on vient de vivre avec Whirring.

PS : L'intégralité de cette chronique sera postée sur le blog des RnRMf***s...

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