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Le journal d'un excessif
7 juin 2011

The Raveonettes à la Sala Heineken le dimanche 5 juin

2011_06_The_Raveonettes_Sala_Heineken_021"Luis – que j’ai convaincu de m’accompagner ce soir – et moi tuons le temps en parlant musique et en essayant soigneusement d’éviter les sujets professionnels (on est dimanche soir et le lundi matin est encore loin...), jusqu’à ce que The Raveonettes montent sur scène, avec une petite dizaine de minutes de retard sur l’horaire annoncé. Vu l’heure, dix heures bien passées, il est clair que le set ne va pas être très long ce soir ! Sur scène, deux mini batteries (installées pour être « jouées debout »), trois amplis, deux pieds de micro pour Sune et Sharin, et c’est tout. C’est un peu surprenant, cette absence de claviers, alors que le dernier album, « Raven In The Grave » en est rempli ! Je crains l’utilisation de « bandes » préenregistrées, surtout qu’aux pieds de Sune il y a une mini set list indiquant visiblement sur quelle pédale appuyer pour envoyer chaque chanson, et je n’ai pas tort d’avoir peur : le concert débute par un épouvantable Recharge & Revolt (déjà un morceau atroce sur l’album, je dois dire...) entièrement enregistré, sur lequel les musiciens font une sorte de playback : Sun Rose n’a même pas sa guitare à la main, il essaye sans convaincre d’assurer une posture de lead singer au micro, et tout cela est tout simplement pitoyable ! Je suis littéralement consterné ! Mais ce 2011_06_The_Raveonettes_Sala_Heineken_037début de panique dure heureusement peu, car dès War In Heaven, Sune Rose s’empare de sa guitare, les deux musiciens additionnels se placent derrière les batteries pour assurer un fracas tribal assez réussi, et on retrouve – dans un style quand même très différent de celui de leurs débuts – The Raveonettes ! Comme souvent (comme toujours ?), les voix sont sous-mixées, mais la guitare régulièrement brillante de Sun Rose illumine chaque morceau. Luis et moi remarquons que Sharin semble avoir encore épaissi (l’effet « fricadelles » ?), mais elle reste pour le moins fascinante ave sa basse massive et ses vocaux éthérés. C’est à ce moment que les problèmes sonores semblent se multiplier, avec en particulier un larsen envahissant sur le micro de Sharin, larsen qui l’oblige à chanter face à face avec Sune sur le micro de celui-ci : un bonheur pour faire des photos, même si comme d’habitude, le faible éclairage sur la scène (malgré des piliers lumineux du plus bel effet disposés autour des musiciens) est un peu frustrant. Quand éclate Love In a Trashcan, avec son riff excitant, tout le monde est soulagé et heureux : le concert a pris son envol, et on devrait passer une belle soirée...

 

Et puis non ! Il y a quelque chose qui ne marche pas ce soir : Sun Rose 2011_06_The_Raveonettes_Sala_Heineken_094paraît toujours furieux du son (même si, à mon humble avis, on en est désormais au meilleur de ce que la Sala Heineken peut offrir...), quand il communique avec le public, son anglais est tout simplement incompréhensible. The Raveonettes enchaînent alors une suite de chansons où il se passe de moins en moins de choses intéressantes, et on sent nettement l’apathie envahir le public madrilène (pourtant si prompt à s’enflammer d’habitude...) et les musiciens sur scène. Le fait de jouer la quasi intégralité du dernier – et très moyen – « Raven In the Grave » n’aide évidemment pas, mais même d’excellents titres comme Evil Seeds ou Ignite n’ont aucune résonnance ce soir en live ! Il faut arriver à Attack Of The Ghost Riders (« The good old days... » comme le marmonne Sune Rose) pour qu’on se réveille enfin. Le set se termine au bout de 55 minutes par un joli My Time’s Up, morceau qui conclue aussi en douceur le dernier album.

 

Heureusement, la relative mauvaise impression que The Raveonettes nous ont laissé ce soir sera corrigée par un bon rappel, avec un Forget That You’re Young très pop (le seul moment pop de la soirée), sans basse d’ailleurs, chanté par Sharin, qui confirme à mon avis que le virage « gothique » du groupe est une erreur. Le rappel se conclut dans le chaos sonore le plus jouissif (pour les masochistes comme moi qui adorent avoir les tympans qui sonnent ensuite toute la nuit), avec Sun Rose et Sharin traditionnellement à genoux devant leurs amplis pour en tirer le vacarme le plus déchirant possible."

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