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Le journal d'un excessif
10 juin 2011

The Godfathers à la Sala Charada (Madrid) le mercredi 8 juin

2011_06_The_Godfathers_Sala_Charada_002"22 h 05, The Godfathers sont là, et ma foi, si les années ont clairement laissé leur marque, nos (désormais) papys du pub rock ont toujours fière allure ! Tous de noir vêtus, et donc fidèles à leur tradition, le quatuor de Londres n'est pas là pour rigoler, mais pour envoyer la purée, et nous cracher à la figure leur mépris toujours virulent envers le système, les compromis, etc. Etre encore punks à 50 ans, on peut trouver ça puéril, mais on peut aussi estimer qu'il s'agit d'une fidélité réconfortante à des idéaux qui restent pertinents... En tous cas, Peter Coyne ne prête toujours pas à rire, il reste aussi teigneux que dans mes souvenirs : c'est bien simple, il n'esquissera qu'un seul sourire de toute la soirée, au bout d'une bonne heure de set !

 

Sous une lumière sans chichis, avec un son redoutable, pas loin d'être parfait (surtout que Peter exigera régulièrement qu'on monte le volume !), The Godfathers vont nous faire en une heure vingt-cinq la démonstration de leur savoir-faire : un trio de musiciens remarquables (avec un petit coup de cœur personnel pour le bassiste, le frérot de Peter, si je me souviens bien, impressionnant) mené par un chanteur au registre vocal certes limité, mais à la hargne intacte... C'est donc l'assurance d'une soirée inoubliable...? Eh bien non, pas tout-à-fait, car, comme à l'époque, The Godfathers souffrent d'un répertoire un tantinet monotone, avec finalement assez peu de morceaux remarquables : I want everything, Cause I Said So (tous deux joués quasiment d'entrée de jeu...), This Is War (le plus beau morceau de la soirée, avec la guitare qui hulule et déchire les oreilles...), How Low Is 2011_06_The_Godfathers_Sala_Charada_010Low, et bien sûr en conclusion de set, Birth School Work Death, parfait anathème à hurler le poing levé. Pour le reste, on oscille entre rock'n'roll dur et pub rock version 77, sans vraie surprise, et avec une uniformité de ton qui lamine le set, et engourdit un peu. Rien de honteux bien entendu, au contraire, on aurait seulement aimé un peu plus de ruptures, un peu plus de... variété. A noter quand même un excellent nouveau morceau, The Outsider, ajouté visiblement à la hâte sur la set list, que The Godfathers jouent seulement pour la seconde fois, et qui m’a bien plu, avec son bon esprit rebel punk !

 

Le rappel sera malheureusement écourté d'une chanson, vu l'heure avancée, mais se révèlera bien jouissif, avec la reprise costaud et pied au plancher de Brand New Cadillac en ouverture, et le mémorable Cold Turkey de Lennon en clôture, et un Peter Coyne vomissant un torrent d'insultes et de gros mots d’un air haineux par-dessus le fracas de la guitare et de la basse.

 

2011_06_The_Godfathers_Sala_Charada_015Alors que j’ai deux set lists à portée de la main, je les vois toutes les deux m’échapper, l’une saisie par un fan hardcore à ma droite alors que le rappel n’avait pas commencé (pas bien, ça !), l’autre récupérée par Peter Coyne lui-même, qui nous expliquera sans aménité que, celle-là, elle est pour lui ! Pas grand-chose d’intéressant au merchandising (j’aurais bien aimé les vinyles de premiers albums, mais non... !), et je ressors donc avec les oreilles qui sifflent, et des sentiments mitigés : s’il est clair que le pub rock tel que pratiqué par The Godfathers ne vieillit pas d’un poil, il est aussi indéniable qu’un groupe qui était déjà un peu terne á l’époque ne saurait briller vingt ans plus tard ! Ce sera par conséquent la double morale de cette soirée ! »

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