Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le journal d'un excessif
15 juillet 2011

ZZ Top à la Riviera (Madrid) le jeudi 14 juillet

2011_07_ZZ_Top_La_Riviera_01821 h pétante, les deux barbus et leur copain moustachu attaquent leur set avec une ponctualité de vrais pros. Car on le sait depuis un bon moment, ZZ Top, c’est du pur spectacle professionnel ! Tout de suite, on est rassuré : même le non spécialiste comme moi trouve ses marques, pas de surprise, on est dans le folklore ZZ Top : les costumes mariachis, les bonnets / bandanas et les chapeaux (Billy Gibbons, le guitariste virtuose et principal chanteur, se fera remettre le sien par deux jolies filles costumées un peu plus tard dans le show...), et ces petites chorégraphies synchronisées entre Billy et Dusty Hill – le bassiste - qui ont toujours réjoui les foules (torrents d’applaudissement à chaque fois...). On aura droit aussi, à la fin du set, à un cigare allumé et fumé par Billy, et à une mini-bouteille de Jack Daniels balancée aux roadies ! Ce qui me surprend agréablement, par contre, c’est le son – excellent – très blues vintage, chaleureux et lustré, sans rien de clinquant ou de faussement moderne, et qui colle parfaitement au registre musical actuel du groupe, largement blues, plutôt traditionnel. Le concert a débuté par Got Me Under Pressure, du classique « Eliminator » (l’un des rares albums de ZZ Top que je connaisse vaguement, ça tombe bien...), histoire de faire parler la poudre, mais se promène ensuite avec une langueur assez sympathique dans un style sans prétention, illuminé par le jeu de guitare élégant de Billy Gibbons (à noter sa curieuse guitare, entièrement décorée à la mexicaine, avec le mot « Cerveza » peint sur le fond). Je dois dire que, au milieu d’un public de fans quadra / quinqua qui boit les chansons comme du petit lait, j’apprécie beaucoup cette leçon de rock classique... même si 2011_07_ZZ_Top_La_Riviera_058peu à peu, il faut bien reconnaître que l’excitation faiblit, et que le concert prend un air de routine. Billy et Dusty font leurs petites mimiques, Billy est plutôt affable et s’adresse régulièrement au public, en espagnol et en anglais, les chansons sont jolies, mais bon... Je remarque aussi que la superbe batterie est en fait jouée par Frank Beard (... qui n’en porte pas, de barbe, on le sait...) d'une manière presque surprenante tant elle est peu spectaculaire : est-ce l’âge qui a frappé le batteur plus lourdement que ses collègues, mais, derrière son « engin de mort », Frank est presque effacé, et la musique de ZZ Top mériterait mieux que ce drumming de retraité. Je me concentre donc sur la guitare étincelante de Billy, et ses facéties (et que je te joue seulement de la main gauche...), décidément une pointure : il peut se permettre de reprendre le Hey Joe de Hendrix sans être ridicule ! Une santiag lancée du public atterrit sur scène et amuse beaucoup les faux frères barbus. Au bout de 45 minutes, enfin, on a droit à une accélération, à une tonalité un peu plus heavy metal pour les grandes chansons populaires que tout le monde reprend en chœur, en particulier le très réussi Gimme All Your Lovin’...  Mais comme toujours (ça aussi c’est connu chez ZZ Top), le set sera bouclé en 75 minutes, plus 2011_07_ZZ_Top_La_Riviera_129dix minutes de rappel, traditionnellement entamé par le classique La Grange.

 

Emballé, c'est pesé, c’était en effet très pro, par moments très beau, avec quand même un manque flagrant d'intensité, provenant sans doute d'un défaut « d’engagement », de passion de la part de ces trois musiciens. Usure de l’âge (les barbes sont grises, voire blanches désormais, les corps marqués par les années) ou excès de contrôle ? Je suis quand même content d’avoir vu ZZ Top au moins une fois... En sortant, je remarque avec consternation que mes vêtements sentent la fumée de cigarette, pour la première fois depuis l’interdiction du fumer : les Espagnols reviendraient-ils peu à peu à leurs mauvaises habitudes, profitant du laxisme des salles, ou s’agit-il d’une exception avec ce public bien plus âgé que d’habitude ? Devant la Riviera, les Harley Davidsons sont alignées par dizaines, brillant dans la nuit, et cette vision me semble une parfaite conclusion pour cette soirée texane. 

Publicité
Publicité
Commentaires
Le journal d'un excessif
Publicité
Archives
Newsletter
Publicité