La_Vie_ModerneOn peut voir "La Vie Moderne" comme un témoignage indispensable sur la fin d'une certaine France, celle des paysans, filmée avec une empathie et une justesse exemplaire par Depardon (envers et contre tout notre meilleur documentariste, toujours juste, se posant toujours les questions pertinentes d'inscription de sa propre présence ou de sa propre perspective dans la réalité). On peut aussi se délecter de la beauté d'un filmage, d'une mise en scène (oui, il y en a ici, et beaucoup plus que dans la plupart des films de consommation standard) qui réussit régulièrement à nous bouleverser avec la beauté simple de paysages filmés à l'Aaton en un scope magnifique qui les "idéalise" littéralement, ou à nous faire rire et pleurer à la fois devant la détresse taiseuse, voire butée de ces "acteurs" d'un monde en voie de disparition devant la "modernité". Les dernières minutes, le départ, la voix off et sa promesse de retour, la silhouette acharnée du berger vieillissant au sommet du col, sont éblouissantes.