"Les Méduses", enfin un film choral réussi !
On connaît bien les travers du film "choral" tel que pratiqué (souvent avec lourdeur) aux USA comme en France : rigidité du scénario nécessaire à articuler les mini-fictions entre elles, sur-dramatisation psychologique, envolées oniriques pesantes, prépondérance de la "forme", etc. "Les Méduses" échappe miraculeusement à tous ces défauts en respectant pourtant à la lettre les règles du genre, onirisme compris : c'est qu'il y a ici un regard léger - tendre mais aussi joyeusement moqueur - sur des personnages qui restent merveilleusement indécis, comme flottant (les méduses !) en marge d'un monde trop dur, trop efficace pour eux (la société israëlienne, qu'on imagine encore moins tendre que la nôtre...). Après un démarrage inquiétant du côté d'un demi-sordide qui pourrait faire ricaner (la lune de miel atroce, la "catering" des mariages), le film s'élève, s'élève, avec une grâce qui tend même au sublime lors des dernières scènes. Qui feront couler toutes les larmes de votre corps.