"Twisted Wheel", le punk rock est de retour
Il y a, toute proportions gardées, quelque chose du premier LP de Clash dans cet album de Twisted Wheel : la même urgence rageuse et décapante, la même simplicité brutale mais formidablement sincère dans l'expression de frustrations simples de la vie quotidienne, voire la même belle radicalité de mélodies faites pour être éructées la bave aux lèvres. C'est dire combien "Twisted Wheel" nous ravit, sans nostalgie aucune, en nous rappelant que l'urgence punk rock peut encore ravager nos coeurs, à défaut d'incendier les nations. Car c'est là que le bât blesse : on ne discerne chez Twisted Wheel ni nihilisme ricanant comme chez les Pistols, ni idéalisme guerrier comme chez Clash... Non, il est clair que l'époque n'est plus collective, que le rock, même punk, n'a plus l'ambition de changer un monde englué dans de lamentables crises financières ou affrontant un probable désastre écologique : ces deux sujets, qui auraient fait bouillir il y a 30 ans la marmite punk, ne me paraissent pas même évoqués ici... Twisted Wheel n'écrit pas les hymnes révolutionnaires, les "No Future" et les "White Riot" dont les kids ont pourtant autant besoin ; Twisted Wheel se content de vomir de l'électricité tantôt joyeuse, tantôt atrabiliaire, et ce de très belle façon. Il va falloir nous en contenter.