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Le journal d'un excessif
24 juillet 2011

Lloyd Cole à l'Auditorio Conde de Duque (Madrid) le mardi 19 juillet

2011_07_Lloyd_Cole_Auditorio_Conde_de_Duque_01521 h 10 : un trio monte sur la scène baignée de lumière blanche, c’est le Small Ensemble de Lloyd Cole, c'est-à-dire Lloyd au centre entouré de deux guitaristes (acoustiques, comme lui, avec quelques incursions à la mandoline et au banjo). J’ai d’ailleurs beaucoup de mal à reconnaître ce Lloyd de 50 ans, qui n’a plus la « grâce » que l’on a pu parfois concéder au trentenaire des années 90. Je n’attendais certes pas les Commotions, il ne fallait pas rêver, mais je suis quand même tout de suite consterné par ce que j’entends ; des versions très molles, sans aspérités, de chansons autrefois vives et piquantes ! No Blue Skies : la mélodie semble diluée dans un ennui, une routine qui en a réduit toute pertinence, en a éteint toute lumière. Mais le pire, c’est Perfect Skin, autrefois 3 minutes de perfection absolue, aujourd’hui une sorte de soupe sans saveur : la voix de Lloyd n’a pas fondamentalement changé, d’ailleurs elle n’a jamais été particulièrement belle, mais elle a perdu avec les années ce qui faisait son charme, cette sorte d’impertinence acide, elle est devenue atrocement banale. On se réveille un peu avec Like A Broken Record, du dernier album, qui semble fondamentalement « intéresser » plus Lloyd que son ancien répertoire, et qui me paraît une belle chanson…

Il faut aussi parler de ces interruptions permanentes entre deux morceaux, pendant lesquelles les trois musiciens réaccordent systématiquement leurs instruments : c’est amusant au début, mais rapidement fastidieux au possible. Lloyd nous explique que c’est à cause de l’air conditionné dans la salle, bon, on veut bien le croire, mais il ne fait pas si froid que ça, pourtant ! Lloyd lance quelques vannes sympas, mais pas vraiment dignes de ses jeunes années où il avait la langue fourchue et bien pendue. Les premières 50 minutes du set deviennent un calvaire sans fin, voici sans doute le concert le plus inintéressant auquel j’ai assisté depuis des années ! Lloyd nous annonce une pause cigarette d’un quart d’heure, ce qui évidemment ne contribuera pas à faire monter la tension ! Non, cette soirée est belle et bien foutue !

2011_07_Lloyd_Cole_Auditorio_Conde_de_Duque_002De retour sur scène dans la même configuration (on aurait pu espérer une seconde partie « destroy »… Non, je plaisante !), le Small Ensemble démarre un peu mieux avec le sublime Are You Ready To Be Brokenhearted ? : hélas, plus rien ne subsiste de la cruauté endémique de la version originelle, c’est juste… euh mignon ! Quel contre-sens absolu ! Comment Lloyd Cole a-t-il pu oublier ainsi ce qui alimentait sa musique il y a 30 ans ? Comment peut-il se fourvoyer désormais dans une sorte de easy listening pour quinquagénaires établis ? Au cours des 50 nouvelles musiques qui vont suivre, nous n’aurons de nouveau que peu de raisons de nous réjouir : un 2CV réussi, si, si, d’ailleurs ce sera le meilleur moment de la soirée, et puis évidemment ce Forest Fire, chanson tellement immense que la banalité ambiante n’arrive pas complètement à la détruire. Je crois en fait que personne dans la salle n’entend vraiment Lloyd Cole Small Ensemble, mais est plutôt en train de se repasser dans sa tête la version originale de « Rattlesnakes », source de tellement de plaisir. Un rappel rapide, bâclé même, avec un Lost Weekend à la peine qui ne saurait être une conclusion valable. A moins que… ? Lost evening ? Oui, c’est ça. C’est tout-à-fait ça.

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