"Monstres Invisibles", mon premier contact avec Chuck Palahniuk
"Monstres invisibles", j'ai honte de l'avouer, a été mon premier contact avec Chuck Palahniuk (bien sûr, comme tout le monde j'ai vu l'adaptation de "Fight Club" par Fincher, mais elle n'autorise pas de commentaire pertinent sur l'auteur du roman). J'ai d'abord eu du mal, beaucoup de mal avec le style baroque et pervers de Palahniuk, qui m'a immédiatement évoqué mon cher Brett Easton Ellis, en moins ample, en moins visionnaire, en moins puissant : trop petit malin, trop frimeur, même si comme chez Ellis, il s'agit d'un style sursaturé qui provoque un indiscutable impact physique (le dégoût ?). Et puis, peu à peu, au fil de "coups de théâtre", de "révélations" habilement distribués aux tréfonds de paragraphes anodins, se construit une histoire cohérente, terriblement douloureuse, qui structure le délire verbal, et qui conduit à une conclusion implacable, mais touchante. Au final, même si Palaniuk échoue - dans ce livre - à atteindre la profondeur existentialiste des grands livres de Ellis, on ne peut nier que la lecture de "Monstres invisibles", pour éprouvante, voire désagréable qu'elle soit, est une vraie expérience littéraire, et que Palahniuk pourrait bien mériter tout le bien qu'on dit de lui... A suivre...