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Le journal d'un excessif
22 mai 2010

Gogol Bordello à la Riviera (Madrid) le vendredi 21 mai

2010_05_Gogol_Bordello_La_Riviera_03721 h 10, la Riviera est maintenant bien remplie, presque complète, et Eugene Hültz et son Gogol Bordello déboulent sur scène à leur manière habituelle, comme un ouragan : c’est Ultimate, l’intro torride « Super Taranta ! » qui met immédiatement le feu à la salle, suivi de l’enchaînement irrésistible de Not A Crime et du réjouissant Wonderlust King : la partie est déjà gagnée, derrière nous qui nous accrochons à la barrière pour résister, ça pogote dans tous les sens, les filles hurlent à nous déchirer les oreilles (« Guapo ! Guapo ! » crient les groupies qui essayent d’attirer le regard de notre Eugene, et les vêtements féminins volent jusqu’à la scène, il y aura même un soutien-gorge fort imposant !). Le son est pourri, et ne s’équilibrera malheureusement que sur la fin, mais les chants et cris du public ont tendance à tout recouvrir d’une chape d’hystérie aiguë, de toute manière… Eugene tombe la chemise, et on entame les choses sérieuses avec un superbe My Companjera, qui, même quand on ne l’a jamais entendu, est immédiatement mémorisable. Tribal Connection, et son reggae chaloupé nous permet de 2010_05_Gogol_Bordello_La_Riviera_061chanter tous ensemble, c’est le bonheur, avant que Mishto ne fasse monter le concert encore d’un cran dans l’intensité.

Il est temps de signaler qu’un nouveau membre a rejoint Gogol Bordello, l’équatorien Pedro Erazo, qui comme « MC », sera sans doute grandement responsable des vagues d’hystérie qui vont balayer régulièrement la soirée : même si le rap n’est pas ma tasse de thé, il faut reconnaître que son abattage et l’intensité qui se dégage de lui alors qu’il harangue la foule sont littéralement irrésistibles. Il faudra le voir (… pour le croire) déguisé en catcheur mexicain aller chercher la dernière étincelle d’énergie en chacun d’entre nous, puis, vers la fin, lancer une grosse caisse sur les bras levés du public avant de se lancer dans une séance de surf impressionnante se terminant par un plongeon mémorable : une nouvelle manière d’effectuer le traditionnel stage diving ! Sinon, à part le départ de l’une des deux filles qui faisait le show – avantageusement remplacée donc par le dit Pedro -, le groupe me paraît inchangé, et j’ai bien pris soin de me placer un peu sur la gauche, pour être en face de l’inénarrable Serguei Ryabtsev, qui, avec son violon 2010_05_Gogol_Bordello_La_Riviera_081magique et son inaltérable enthousiasme, fait le spectacle en continu. Car la force scénique de Gogol Bordello tient largement à ces chorégraphies improvisées mais toujours excitantes auxquelles se livrent les musiciens sur scène : ça bouge tout le temps, ça saute, ça rigole, ça n’arrête pas de nous rappeler que la musique, fut-elle engagée (n‘oublions pas en dansant que les textes d’Eugene nous parlent remarquablement bien de notre monde métissé et globalisé…) est la meilleure manière de communiquer. On est aspergé de sueur et de vin rouge (Eugene vante les mérites du rioja), on est un peu bousculé, mais il suffit de regarder les visages des musiciens sur scène et de chacun des centaines de spectateurs autour de nous, c’est tout simplement « le bonheur » ce soir, ici...

Au bout d’une heure cinq, après un Pala Tute renversant et un Start Wearing Purple consensuel (le grand titre populaire de Gogol Bordello…), Eugene et sa troupe font mine de se retirer, mais on sait que la fête est 2010_05_Gogol_Bordello_La_Riviera_111loin d’être finie. Et de fait, les deux rappels seront longs (enfin, le premier surtout) et superbes, et nous permettront de constater que Gogol Bordello sait désormais varier les tonalités et les ambiances, et a compris que conduire un concert de deux heures le pied au plancher – comme ce fut le cas au Bataclan la dernière fois – peut être contre productif : la longue partie acoustique de Sun Is On My Side, et surtout la magnifique interprétation (d’abord Eugene en solo, puis le violon et l’accordéon qui se joignent à lui, avec une discrétion touchante) de Alcohol pour boucler en beauté ce set miraculeux témoignent d’une nouvelle maturité, qui renouvelle de manière bienvenue la geste du groupe.

Voilà, c’était très certainement l’un des meilleurs concerts que j’aie vus cette saison, et j’aime même eu par instants l’impression de vivre l’un des concerts les plus intenses de ma longue carrière de fan, c’est dire… Le lendemain, Gogol Bordello jouait à Barcelone, et Eugene, dans un final très touchant, nous a invité à venir les rejoindre pour continuer la fête. Pas si bête que ça, comme idée…

PS : comme toujours, l'intégralité de ce compte rendu se trouvera sur le blog des RnRMf!

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