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Le journal d'un excessif
13 mai 2011

The Jim Jones Revue à la Sala El Sol (Madrid) le mercredi 11 mai

 

2011_05_The_Jim_Jones_Revue_Sala_El_Sol_02322 h 35, le quintet de The Jim Jones Revue monte sur la délicieuse scène en demi-cercle de la Sala El Sol, devant un public nombreux et enthousiaste, pas très jeune quand même (cette musique attire logiquement les fans de rockabilly, rouflaquettes, bananes et tatouages compris…), et force est de constater que le dit Jim Jones a maintenant l’attitude qu’il faut, souriant et joueur avec son public : soit il est désormais satisfait du côté technique, soit il fait contre mauvaise fortune bon cœur et a décidé de nous offrir le show de rock’n’roll extrémiste que nous méritons de voir. Le son, comme toujours ici, est excellent, et si la voix est parfois un peu masquée par la déferlante guitares-piano, la balance s’avérera rapidement parfaite, jusqu’à une hallucinante montée en puissance finale qui nous déchirera littéralement les tympans. Mais The Jim Jones Revue, c’est d’abord le spectacle exaltant de cinq musiciens aussi impeccables techniquement que complètement impliqués – physiquement – dans leur musique : cinq musiciens en permanence en mouvement, prenant toutes les poses qui s’imposent quand on a grandi sous l’influence d’Elvis et surtout de Jerry Lee, cinq musiciens qui se donnent corps et âmes à leur musique, aussi « primitive » soit elle. Bref, pendant les 65 courtes minutes du set de The Jim Jones Revue, on ne s’ennuiera pas une seconde, entre le spectacle hallucinant du 2011_05_The_Jim_Jones_Revue_Sala_El_Sol_007pianiste fou (tout jeune, il me semble être un nouveau membre du groupe, mais je ne saurais le garantir), les bonds et les moulinets du guitariste « rocker – cuir noir » à gauche de la scène, le show permanent du bassiste (élégant et convaincant), et, bien entendu, les provocations – gentilles – de Jim Jones au chant.

Pas de surprise du côté de la musique, c’est du rock’n’roll comme on en jouait à la fin des fifties, sans une seule infraction aux règles fixées à l’époque par les pionniers, si ce n’est les paroles (provocatrices et second degré, enfin on espère…) et le niveau sonore décuplé. Comme je ne connais bien que le second album, ce seront les titres qui en sont extraits qui me réjouiront le plus (Dishonest John, Shoot First, Burning Your House Down, Killin’ Spree, etc. et surtout une belle version intense de ce Righteous Wrong qui ne m’avait pourtant pas séduit outre mesure sur l’album)… Et juste au moment où l’on commence à trouver tout cela un peu routinier (toutes les chansons à cent à l’heure, Jim Jones qui hurle dans le micro, etc. etc.), la pression monte avec le dernier morceau avant le rappel, littéralement incandescent (je n’en connais pas le titre, mais je hurle comme tout le monde le refrain : « Drop Me In The Middle » ? ou quelque chose comme ça…). Le rappel sera ensuite formidable, entamé avec Elemental, le morceau favori de tous sur « Burning Your House Down », et 2011_05_The_Jim_Jones_Revue_Sala_El_Sol_083poursuivi avec la même énergie dévastatrice (les Stooges qui jouent du Jerry Lee Lewis ? Ça me paraît une définition correcte de ce rappel…).

Et voilà, minuit moins le quart, et on est déjà dehors : c’était court mais bon, totalement satisfaisant… Même si, clairement, Jim Jones lui-même manque un peu du charisme noir d’un Nick Cave, par exemple, qui donnerait un peu de crédibilité à ses imprécations : quand il nous demande si nous sommes prêts à lui offrir notre âme contre une ultime chanson, ça reste une plaisanterie amusante, et jamais on ne sent le souffle maudit du rock’n’roll dans notre cou. The Jim Jones Revue est un foutu bon groupe de rock’n’roll hystérique, mais n’est pas grand’chose de plus que ça. Et ça nous aura bien été pour ce soir…

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