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Le journal d'un excessif
3 septembre 2011

Okkervil River au Teatro Circo Price (Madrid) le 1er Septembre

2011_09_Okkervil_River_Teatro_Circo_Price_05121 heures pile, la bande à Will Sheff investit la scène et attaque avec mon titre préféré de "I am very far", Wake and Be fine. Will est égal à lui-même (du moins si je me réfère aux vidéos que Gilles m'a passées), c'est-à-dire échevelé, intense, extatique, toujours à demi courbé ou au contraire tendu vers le ciel. Okkervil River, c'est un drôle de groupe, quand même, qui joue une musique bancale, jamais tout-à-fait efficace, avec une section rythmique qui ne rythme pas grand-chose, et une sorte de maladresse qui explique sans doute l’insuccès commercial du groupe mais qui constitue certainement une grande partie de son charme. Le reste du groupe a toujours été largement variable, sinon dispensable, tant c’est Will qui en est l’âme et le centre, et je dois dire que je n’ai jamais particulièrement prêté attention aux autres musiciens... Mais ce soir, en face de nous, donc légèrement sur la gauche, il y a une jeune femme à la guitare (Lauren Gurgiolo, apparemment), vêtue de manière bohème et sexy, et je dois dire que son enthousiasme (un petit sourire en permanence sur le visage, caché derrière sa mèche) et son énergie seront pour beaucoup dans le plaisir du concert à venir.

J’ai émis de nombreuses fois des réserves quant à la récente orientation plus « rock » (comme sur Rider, dont ils interpréteront une version bien supérieure à celle de l’album) d’Okkervil River, une orientation qui met en lumière les limitations techniques d’un groupe qui a du mal à être « puissant » (on est loin d’Arcade Fire, pour évoquer une comparaison que j’ai déjà lue dans la presse) et qui est au contraire brillant dans les chansons sinueuses, romantiques et brisées. Pourtant, en live, avec l’excellent son du Teatro Circo Price, je dois admettre que Will Sheff va réussir régulièrement à « mettre le feu » à la salle pendant la courte heure du concert, jusqu’au final tonitruant de Unless It Kicks, mémorable et assez sidérant (Inés me regardera à ce moment-là avec de la surprise dans le regard...) : impossible de ne pas reconnaître de The Valley, cette chanson presque simpliste qui ouvre « I am very far » devient réellement impressionnante et jouissive sur scène, clairement un nouveau « classique » dans le répertoire d’Okkervil River.

2011_09_Okkervil_River_Teatro_Circo_Price_081Malgré tout, je reste persuadé que les chansons de « The Stage Names / The Stand Ins » restent inégalables, et je serai comblé ce soir avec tous les meilleurs titres de cette doublette : A Girl In Port (émotion, émotion...), John Allyn Smith Sails, Lost Coastlines et donc, en final, Unless It Kicks. Une set list qui ne sera donc pas loin de la perfection pour moi, et pour pas mal de spectateurs autour de moi, qui paraissent ravis : car si j’avais craint que ce soit The Drums qui attirent la majorité du public, je suis rassuré de voir pas mal de gens chantant en chœur les paroles compliquées de Will Sheff. A noter un groupe de vrais fans de tous âges sur les gradins, menés par une brave dame qui se fâchera tout rouge contre le service d’ordre qui viendra lui interdire de prendre des photos de son groupe favori avec son appareil « professionnel » (personne ne viendra me chercher des noises avec mon Lumix, malgré l’interdiction officielle de photos qui sévit dans ce théâtre...).

Pas de rappel malheureusement, vu l’heure qui s’avance : c’est dommage, mais pas dramatique. Lauren me passe sa setlist, ce qui fait toujours plaisir, et termine donc ce joli set d’Okkervil River sur une note sympathique : ça aura été une belle heure de bonne, d’excellente musique intense, ambitieuse, différente...

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