Et si on revenait sur "Avatar" ?
L’une des plus belles réussites de Cameron dans « Avatar », et ce qui semble expliquer le succès colossal presque inattendu du film à travers le monde, c’est la manière dont il conduit le spectateur à accompagner pas à pas le héros du film dans sa découvert émerveillée d’un monde « autre » (ou plutôt « originel », où l’équilibre naturel est encore préservé)... en jouant avec la durée, en permettant – grâce à la technologie 3-D – le partage même de l’expérience visuelle, auditive, tactile presque... bref en rendant non seulement crédible, mais furieusement empathique le phénomène de la conversion... C’est en cela que « Avatar » dépasse « Danse avec les Loups » ou « Lawrence d’Arabie », deux films aux thèmes proches, la découverte de l’autre, de sa culture de sa superbe différence qui permet de se retrouver soi-même, devenant ici un moment littéralement « vécu » plutôt que simplement « montré ». En cela, « Avatar » est le film antiraciste le plus nécessaire du moment, une œuvre simple et puissante qui nous dit que, pourvu qu’on prenne le temps de vivre avec l’Autre, on l’aimera forcément.